Ethiopie: prise de Lalibela par les rebelles, une aubaine pour Abiy Ahmed !

Ethiopie , prise de Lalibela par les rebelles, une aubaine pour Abiy Ahmed !

La prise de Lalibela, ville éthiopienne, ce jeudi 05 août par les rebelles, a suscité un autre son de cloche au niveau de la communauté internationale. Située dans la région d’Ahmara, Lalibela est classée au patrimoine mondial de l’Unesco, pour ses églises taillées dans le roc. Le vent est-il entrain de tourner en faveur du premier ministre Abiy Ahmed ?

Depuis la reprise de Mekele, la capitale du Tigré, en juin dernier, les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ne cessent d’avancer sur le terrain. Elles ont déjà atteint les régions d’Afar et d’Amhara.

Lalibela aux mains des rebelles du TPLF

Situé dans la région de l’Amhara, Lalibela est un site très célèbre et classé dans le patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978. Ses joyaux datant des 11ème et 12ème siècle font dire de la ville, par ses habitants, qu’elle est « la deuxième Jérusalem », nous renseigne africanews. La ville est un lieu saint pour des millions de chrétiens orthodoxes éthiopiens et une destination touristique majeure.

Mais ce jeudi, des autochtones ont confirmé à l’AFP, la prise de Lalibela par les forces du TPLF. Les populations ont affirmé que leur ville est tombée sans résistance. « Ils sont arrivés dans l’après-midi et il n’y a pas eu de combats. Il n’y avait pas de forces de sécurité dans les environs. Les forces du TPLF sont dans la ville maintenant », a déclaré l’un d’eux à l’AFP.

Cette prise de Lalibela a obligé la plupart des habitants à « quitter la ville vers des zones reculées » selon un témoignage rapporté par France 24. Les forces du TPLF poursuivent donc leur descente vers le sud du pays en menaçant d’aller jusqu’à la capitale si nécessaire.

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Le premier ministre Ethiopien tire profit de la prise de Lalibela

La tournure que prend le conflit entre les forces éthiopiennes et celles du TPLF a fait changer le ton de la communauté internationale. Cette dernière qui se contentait de pointer un doigt accusateur vers les forces fédérales, a vu rouge, après la prise de Lalibela.

C’est ainsi que Ned Price, le porte-parole du département d’État américain a appelé « le TPLF à protéger ce patrimoine culturel » et « toutes les parties au conflit à mettre fin à la violence ». Les Etats-Unis ont insisté sur le fait que Lalibela était « un testament de la civilisation éthiopienne ».

L’ONU, quant à elle, avait déjà appelé en début de semaine, les belligérants à mettre fin aux hostilités. La prise de Lalibela a aussi fait réagir à l’intérieur de l’Ethiopie. « Cette fois, ça suffit ! », a protesté Fanta Mandefro, Vice-président de l’Amhara, avant d’ajouter : « nous devons défendre notre population ».

Le premier ministre éthiopien, toujours accusé dans ce conflit, compte bien profiter de la situation. Son porte-parole, Billene Seyoum, s’est empressé d’affirmer : « J’espère qu’en ces circonstances, la communauté internationale va commencer à se réveiller et voir cette organisation pour ce qu’elle est : une organisation terroriste qui s’est emparée du bien-être de la population du Tigré pour servir ses féroces objectifs ».

Ce vendredi, Getachew Reda, porte-parole du TPLF dont les propos sont rapportés par Afrik.com, a averti que leurs troupes n’allaient « pas se retirer de l’Afar et de l’Amhara ».

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Esso A.