Iran : fermeture d’un institut français après la publication de caricatures par «Charlie Hebdo»

Iran : fermeture d’un institut français après la publication de caricatures par «Charlie Hebdo»

Les autorités iraniennes ont ordonné ce jeudi 5 janvier la fermeture du dernier institut français de recherche fonctionnel dans le pays. Une réponse aux caricatures jugées insultantes pour les autorités de Téhéran et publiées, mercredi, par le journal français «Charlie Hebdo».

Téhéran avait averti la France que des mesures de rétorsion allaient être prises après ces publications de Charlie Hebdo. Ce journal satirique, qui fait une large place aux illustrations, notamment les caricatures politiques, suscite souvent de vives polémiques. Il a d’ailleurs subit une attaque terroriste en 2015 qui a fait 12 morts dont 8 membres de sa rédaction.

L’institut français, victime collatérale des caricatures de Charlie Hebdo

« Le ministère met fin aux activités de l’Institut français de recherche en Iran(Ifri), comme une première étape », a annoncé dans un communiqué le ministère iranien des Affaires étrangères. Il est reproché à la France son «inaction continue face aux expressions d’anti-islamisme et à la propagation de la haine raciste dans les publications françaises».

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Le guide suprême iranien l’ayatollah Khamenei

Les caricatures publiées par le journal français ont été retenues lors d’un concours lancé en décembre, aux temps forts des manifestations en Iran. Ces dessins, d’ordre sexuel, portent sur le guide suprême iranien l’ayatollah Khamenei et d’autres religieux iraniens. Pour le journal, ce concours visait à soutenir les iraniens dans ces manifestations.

Le ministère iranien exige que la France réclame des comptes à ceux qui participent à la propagation «d’une telle haine» et que le «peuple iranien» suivrait «avec sérieux» la réponse de Paris. D’autant plus que la fermeture de l’institut français est présentée comme «une première étape». Il invite également le gouvernement français à mener «une lutte sérieuse contre l’islamophobie». L’ambassadeur de France à Téhéran, avait même été convoqué suite aux publications, mercredi.

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Mais ces demandes s’opposent aux déclarations de la ministre française des Affaires étrangères avant la fermeture de l’Ifri. Catherine Colonna déclarait que «la liberté de la presse existe (en France), contrairement à ce qu’il se passe en Iran». Mercredi, le porte-parole du ministère iranien Nasser Kanani, assurait lui, que «la France n’a pas le droit d’insulter ce qui est sacré(…) pour les pays musulmans sous le prétexte de la liberté d’expression».

Edoh