Centrafrique : les raisons de la fuite de Abdou Karim Meckassoua, ancien président de l’Assemblée Nationale

Centrafrique , les raisons de la fuite de Abdou Karim Meckassoua, ancien président de l’Assemblée Nationale

Suite à ces différents déboires, Abdou Karim Meckassoua a préféré quitter en toute discrétion son pays, la Centrafrique. Son exclusion de l’Assemblée Nationale a précipité son départ du pays pour des raisons de sécurité. L’information donnée par Jeune Afrique a été confirmée par Rfi.

En effet, l’ancien président de l’hémicycle centrafricain a quitté en toute discrétion, Bangui depuis le 15 août dernier. L’opposant était injoignable ce mardi soir, rapporte la rédaction de Rfi.

La fuite de Abdou Karim Meckassoua

Selon des proches, l’ancien député a rejoint le Congo-Brazzaville pour ensuite rallier Paris. Les raisons de ce départ brusque divergent d’une personne à une autre. Pour certains, c’est la volonté de prendre du repos.

Mais la plus vraisemblable raison livrée par d’autres membres de son entourage, est l’existence de craintes pour sa sécurité. En effet, Abdou Karim Meckassoua craignait d’être arrêté.

De toute évidence, ces craintes sont justifiées vu les derniers rebondissements qu’a connu sa carrière politique et les accusations formulées à son égard.

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Déchéance de la présidence de l’Assemblée

Plusieurs fois ministre sous différents gouvernements, Abdou Karim Meckassoua, a été élu en 2015, député du troisième arrondissement de la capitale Bangui. En mai 2016, l’opposant a élu président de l’Assemblée Nationale. Mais les relations entre lui (musulman), et le président de la république Faustin-Archange Touadéra (chrétien), n’ont jamais été bonne.

Malgré l’espoir de réconciliation suscité par son élection au perchoir, après l’épisode entre rebelles Séléka et Antibalaka. En 2017, des proches du président ont soutenu les rumeurs de coups d’Etat en accusant publiquement Abdou Karim Meckassoua. Le 17 octobre 2018, une pétition signée par 95 députés sur 140, a été lancé contre lui.

Ses détracteurs l’accusaient de n’accorder des missions qu’à ses proches et d’autoriser des décaissements sans justificatifs. Le 26 octobre 2018, la destitution de M. Meckassoua a été votée à une large majorité, 98 voix pour, 41 en sa faveur et une abstention.

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La perte de son poste de député

C’est ce mercredi 11 août 2021 que, la Cour constitutionnelle centrafricaine a prononcé la déchéance de Abdoul Karim Meckassoua en tant que député de la nation. Cette décision fait suite au recours de son adversaire à l’élection législative. La Cour a décidé d’annuler les résultats obtenus par le député.

L’instance juridictionnelle justifie tout d’abord sa décision par la mise en évidence des relations d’Abdou Karim Meckassoua avec les groupes armés dans un rapport des experts des Nations unies du 25 juin dernier. Elle met aussi en avant un avis de poursuites judiciaires du cabinet d’instruction numéro 1 en cours pour complicité d’atteinte à la sureté de l’État, selon Rfi.

Abdoul Karim Meckassoua qui voit ainsi son immunité parlementaire levée, était devenu justiciable face aux accusations dont il est l’objet. Des associations de victimes des crises centrafricaines avaient aussi manifesté en octobre 2019, pour réclamer la levée de son immunité parlementaire. Le désormais ancien député n’a eu d’autre choix que de fuir son pays alors que l’étau se resserrait sur lui.

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Esso A.