L’ancien président nigérian Goodluck au Mali s’attèle pour un retour au calme dans ce pays voisin. Depuis le début du mois de juin, le Mali traverse une crise sociopolitique qui menace le fauteuil du président Ibrahim Boubaker Keita. La communauté internationale et en particulier la CEDEAO n’a hésité à déployer les mécanismes de sortie de crise. De la première mission de médiation conduite par Jonathan Goodluck au Mali, au dernier sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la Cédéao, en passant par la mission de haut niveau de Cinq chefs d’Etat de la CEDEAO, l’opposition malienne reste campée sur sa position.
La mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO semble ne pas arranger le M5-RFP qui continue par organiser des manifestations anti IBK. Face à la répétition des échecs de médiations des chefs d’Etats de la CEDEAO, le médiateur change de méthode en s’appuyant sur les forces endogènes. Ce qui l’a conduit à solliciter l’intervention du Chérif de Nioro, Mohamed Ould Cheikhna dit Bouyé Haïdara. Est-ce le début de la résolution définitive de la crise sociopolitique au Mali ? La présence de Goodluck au Mali pourrait certainement aider à résoudre cette crise.
Une sortie de crise difficile malgré Goodluck au Mali
Plus besoin de rappeler les diverses missions de médiation pour la résolution de la crise malienne. Pour l’essentiel, on peut retenir que selon la CEDEAO, la démission du président IBK constitue « la ligne rouge à ne pas franchir ». A cela, s’ajoute la recomposition de la cour constitutionnelle.
Le lundi 10 août, les nouveaux membres de la cour constitutionnelle ont prêté serment. Il reste la question des 30 députés dont l’élection est contestée.
Au même moment, l’opposition est toujours dans les rues. Elle continue par réclamer la démission du Premier ministre et un gouvernement de transition. Cette fois-ci, le président IBK, fort du soutien de ses pairs a rétorqué : « pas question de transition politique, ni de démission de son Premier ministre ». Pour lui, ce serait un gouvernement d’union.
C’est dans ces conditions que l’ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan, médiateur de la Cédéao dans la crise, va changer de stratégie. Dans ce sens, la présence de Goodluck au Mali a consisté à solliciter le chef religieux Bouyé Haïdara
Goodluck au Mali compte sur le religieux Haïdara Bouyé pour résoudre la crise
Une fois Goodluck au Mali, l’ancien président nigérian s’est rendu hier mercredi dans la localité malienne de Nioro pour rencontrer le chef religieux Bouyé Haïdara, très influent dans la vie politique malienne.
Selon diverses sources, les discussions ont duré quatre heures. Pour le médiateur, « cette visite à Nioro marque le début de la résolution de la crise sociopolitique au Mali ». Au cours de cette visite à Nioro, il a sollicité l’appui du Chérif Bouyé Haïdara pour la résolution de la crise sociopolitique au Mali.
« En tant que personnalité morale, le Chérif peut contribuer (…). Nous sommes venus pour connaître sa position et le soutien qu’il peut nous apporter. Nous l’avons prié de soutenir les deux parties pour qu’elles arrivent à discuter ensemble et à trouver une solution confortable pour le Mali. », a souligné Goodluck Jonathan.
Quant au Chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, il s’est dit ouvert au médiateur pour la réussite de sa mission.
Sur un autre point, Haïdara a été clair : « seul le dialogue peut résoudre la crise politique que traverse le Mali ». Il entend officiellement prendre position sur cette crise lors de son prêche hebdomadaire prévue ce vendredi.
