Nomination d’un gouvernement : en attendant la Cedeao, la transition avance au Burkina

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Il aura fallu 48 heures au président du Faso pour dévoiler son gouvernement de transition après la nomination du premier ministre, et en accord avec ce dernier.  Une équipe de 25 membres qui cristallise les débats.

Le colonel Paul-Henri Damiba, semble pressé de faire ses preuves. Après avoir initié les assises nationales qui ont accouché leurs recommandations, le nouveau président n’a pas attendu l’avis de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), pour mettre en œuvre ces recommandations. L’équipe gouvernementale censée diriger la transition de 36 mois a été formée le 5 mars.

Des surprises dans le gouvernement de transition

Le nouveau président du Burkina veut imposer une nouvelle marque à son pays. Il l’a déjà bien prouvé en surprenant tout le monde par le choix de son premier ministre. Dr Albert Ouédraogo, un économiste, inconnu sur la scène politique. Et les surprises se sont poursuivies avec la nomination du gouvernement de transition, rempli de technocrates et quelques hommes de Roch Kaboré et Blaise Compaoré.

Au Burkina,la transition s’active avec la nomination de Albert Ouédraogo comme premier ministre

Mais la plus grosse surprise est le retour du général de Brigade Aimé Barthélémy Simporé dans ce gouvernement de transition au portefeuille de la défense. Poste qu’il occupait dans l’ancienne équipe renversée par le colonel Damiba. La curiosité est que c’est lui qui avait sur la télévision nationale, minimiser le mouvement des putchistes.

En gros, ce sont principalement des technocrates, cadres dans les différents ministériels qui viennent d’entrer dans le gouvernement de transition. Un ensemble de 22 civils dont six femmes, et 3 militaires. Le projet de réconciliation nationale initié par Roch Kaboré, est poursuivi dans ce gouvernement, et confié l’ancien ministre de la Défense de Blaise Compaoré, Yéro Boly.

Une équipe attendue sur ses résultats

Evidemment, la nomination du gouvernement de transition a suscité des réactions de différents milieux. Mais celle qui se fait toujours attendre, est la réaction de la Cedeao. La dernière intervention de l’organisation sous-régionale remonte au 3 mars sur l’adoption de la charte de la transition.

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Elle avait exprimé d’une manière voilée son opposition à la durée de 36 mois validée pour la transition burkinabè en annulant une visite présidentielle dans le pays. Bien qu’elle ait annoncé qu’une délégation ministérielle se rendra au Burkina dans les prochains jours, la nomination du gouvernement de transition semble entériner les 36 mois.

En attendant les réactions de la Cedeao, au Burkina, la classe politique salue l’aspect technocrate de l’équipe dirigeante. Mais attend de juger le gouvernement de transition sur ses résulltats, notamment dans la lutte contre les groupes terroristes. Dans l’opinion, la reconduction du général Simporé intrigue, puisqu’il n’a pu endiguer la menace terroriste, quand il en avait la charge sous Roch Kaboré.

Esso A.