Suspension immédiate de RFI au Burkina: ce qui est reproché au média français

Le gouvernement du Burkina ordonne la suspension immédiate de Rfi

Le gouvernement du Burkina-Faso a ordonné ce samedi, « la suspension immédiate jusqu’à nouvel ordre» de «Radio France International» (RFI). Plusieurs reproches sont faits au média.

Cette décision de sanction prise contre le média français est la deuxième en son encontre en huit mois dans la région ouest-africaine, pour des raisons similaires. Le Mali avait déja suspendu la Rfi ainsi que la télévision France 24 en début d’année.

Les griefs du gouvernement du Burkina

C’est dans un communiqué signé du porte-parole du gouvernement du Burkina que la suspension de RFI été annoncée. Le communiqué indexe un «reportage diffusé ce samedi 03 décembre 2022» sur la radio française et qui ferait le «relai d’un message d’intimidation des populations attribué à un chef terroriste». Le gouvernement accuse la radio de contribuer «ainsi à une manoeuvre désespérée des groupes terroristes en vue de dissuader les milliers de Burkinabè mobilisés pour la défense de la Patrie».

Lire aussi: Coopération: les conditions du Premier ministre burkinabè à l’ambassadeur français

En effet, le média Le Monde rapporte que plus tôt dans la semaine, le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaida), avait diffusé une vidéo dans laquelle l’un de ses chefs au Burkina-Faso menaçait de s’attaquer à des villages défendus par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Des supplétifs de l’armée dont le gouvernement vient de recruter 90.000 de plus. Ce message serait celui mis en cause.

En outre,RFI est accusé d’avoir, la veille «vendredi 2 décembre», repris dans sa «revue de presse, (.) une information mensongère». «Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, assure qu’une tentative de coup d’Etat a visé son pouvoir», indique l’information en question. Le gouvernement du Burkina signale avoir déja exprimé le 3 novembre dernier «son indignation face à l’attitude tendancieuse des journalistes de ce média». Ainsi que «leur propension à jeter un discrédit sur la lutte dans laquelle le peuple burkinabé est engagé pour plus de liberté et de dignité».

Lire aussi: Burkina-Faso: les soldats «n’ont rien fait» pour protéger l’ambassade, dénonce la France

Le gouvernement du Burkina a ainsi justifié «la suspension immédiate jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale sur toute l’étendue du territoire national». Tout en rappelant son attachement à la «liberté de presse et d’opinion», il a invité au «respect des règles et principes édictés en la matière au Burkina-Faso».

Edoh