Grève au Mali: quand les propos du président Bah N’Daw révoltent les syndicats

Grève au Mali

Au Mali, la principale organisation syndicale avait annoncé une grève au Mali de cinq (5) jours à compter du lundi 14 décembre. Face à cette situation, le Premier ministre malien, Moctar Ouane, se bat pour trouver un consensus avec l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Malheureusement, une sortie du président de transition, Bah N’Daw, va révolter les syndicalistes et remettre en cause les efforts de négociations.

Devant ses compatriotes à Abidjan, Bah N’Daw a ce lundi 14 décembre jugé la grève au Mali inopportune. La principale centrale syndicale du pays n’a pas du tout apprécié et a durci le ton.

Une déclaration de Bah N’Daw qui fâche

Selon les sources proches de l’UNTM, le président de la transition malienne, Bah N’Daw, était sans nouvelles durant plusieurs jours début décembre. Ce qui avait suscité des interrogations. La même source informe qu’aujourd’hui, les Maliens sont rassurés, il tient toujours le gouvernail, et n’entend pas démissionner.

Cependant, lors de sa dernière sortie et en se prononçant sur la grève au Mali de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), ses mots étaient très mal choisis. Pour le président, cette grève est « inopportune ». Ce qui a suscité l’indignation de la centrale syndicale qui ne compte pas céder

« Qu’il fasse une telle déclaration qui est en réalité une menace pour nous, nous sommes obligés de réagir », estime Yacouba Katilé, le secrétaire général de l’UNTM.

Participation suspendue aux négociations

Face aux propos du président Bah N’Daw, l’organisation syndicale a donc suspendu sa participation aux rencontres de négociation avec le gouvernement. Ceci, dans l’optique de parvenir à une solution à la grève au Mali en cours. Outre cela, les syndicalistes sont allés plus loin. Ils ont clairement signifié au gouvernement qu’ils pourraient désormais rejoindre les partis politiques contre le pouvoir central.

« Si éventuellement demain nous devons aller avec d’autres personnes, parce que nous sommes sollicités, nous allons accepter et l’on va faire un mouvement commun », prévient Yacouba Katilé.

Pour l’économiste malien Modibo Mao Macalou, la grève de cinq jours en cours pour exiger une revalorisation salariale va coûter à l’État entre 150 à 200 milliards de francs CFA de manque à gagner.

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