«Il faut aller vite», avertit le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du Burkina-Faso

«Il faut aller vite», avertit le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du Burkina-Faso

Après la démission officielle du lieutenant-colonel Damiba de la tête du Burkina-Faso, le nouvel homme fort du pays s’est mis au travail. Le capitaine Ibrahim Traoré a rencontré ce dimanche 2 octobre les sécrétaires généraux des différents ministères.

La journée de vendredi a été mouvementée au Burkina, surtout dans la capitale Ouagadougou. Après des coups de feu et des barricades militaires un peu partout dans la ville, un groupe de militaires a annoncé à la télévision nationale, le renversement du lieutenant-colonel Damiba, président de la transition burkinabè.

Ibrahim Trahoré fixe le cap

Le nouvel homme fort du Burkina depuis vendredi, a été conforté dans sa position par la démission du président de transition le lieutenant-colonel Paul-henry Sandaogo Damiba. Aussi, le capitaine Ibrahim Traoré s’est-il immédiatement attelé à ses nouvelles tâches.

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Un tête-à-tête d’une vingtaine de minutes a été organisé dans la soirée du dimanche entre le capitaine et les secrétaires généraux des différents ministères. Entouré de ses hommes, le nouvel homme fort a indiqué le nouveau cap à ces agents de l’administration publique.

« Nous devons faire en trois mois, ce qui devrait être fait en douze mois », « il faut de rythme, il faut aller vite, il faut abandonner les lourdeurs administratives », a-t-il insisté. L’urgence est à tous les niveaux, aussi, Ibrahim Traoré a instruit ces responsables administratifs à répérer «ceux qui, dans les ministères, bloquent les dossiers. Ce n’est pas normal, ça crée des frustrations ».

La difficile éviction du lieutenant-colonel Damiba

La confusion semée par les tirs et les barricades militaires le vendredi n’a pas été dissipée par l’intervention télévisée d’un groupe de militaires dans la soirée. La situation est restée tendue le week-end, avec notamment un risque d’affrontements entre le groupe putschiste et les militaires restés fidèles au lieutenant-colonel Damiba. Ainsi que des manifestations des populations avec des actes de vandalisme visant des intérêts français, la France étant accusée de protéger Damiba.

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Des négociations ont été engagées, menées par les chefs coutumiers et réligieux du Burkina. Ces négociations ont débouché sur un communiqué dimanche soir annonçant la démission officielle de Damiba. Ce dernier a posé des conditions qui ont été accepté par le chef des nouveaux putschistes, le capitaine Ibrahim Traoré, selon les médiateurs. Le président renversé se serait réfugié au Togo.

D’autres concertations ont eu lieu dans la journée de dimanche entre les officiers supérieurs de l’armée. Ils ont apporté leur soutien à Ibrahim Traoré et il a été décidé la tenue d’assises nationales qui désigneront un président civil ou militaire. En attendant, le capitaine Traoré gère les affaires courantes, conformément à la réorganisation de l’armée et la feuille de route de la transition qui ont été décidées, lors de ces rencontres.

Esso A.