Tunisie : l’ancien président Moncef Marzouki visé par un mandat d’amener international

Tunisie : l’ancien président Moncef Marzouki visé par un mandat d’amener international

L’ancien président tunisien Moncef Marzouki, aujourd’hui vivant en France, fait l’objet d’un mandat d’amener international de la justice tunisienne. L’information a été rapportée par l’agence Tunis Afrique Presse (TAP).

L’information a également été relayée par la télévision officielle tunisienne. Moncef Marzouki, visé par ce mandat, est un vif opposant au coup de force de l’actuel chef de l’État Kais Saïed. Depuis la France, il prend des positions qui apparemment agacent le nouvel homme fort de Tunis.

Moncef Marzouki visé par un mandat international d’amener

Selon l’agence TAP, la nouvelle est venue jeudi 4 novembre, du bureau d’information du tribunal de première instance de Tunis. Le juge d’instruction chargé du dossier de l’ancien président de la République, Mohamed Moncef Marzouki, a émis un mandat d’amener international à son encontre.

Lire aussi: Tunisie : Najla Bouden Romdhane, la nouvelle cheffe du gouvernement

En effet, une enquête était ouverte contre Marzouki, à la demande du président Saïed, qui avait aussi exigé que son passeport diplomatique soit retiré. C’était suite aux propos tenus par l’ancien président sur France 24, le 12 octobre. Il s’était félicité d’avoir œuvré au report du sommet de la Francophonie qui était prévu les 20 et 21 novembre 2021 à Djerba, en Tunisie.

Pour le président Saïed, il fallait s’opposer à « ceux qui complotent contre la Tunisie à l’étranger ». Il s’était aussi insurgé contre « ceux qui portaient atteinte aux intérêts fondamentaux de la Tunisie depuis l’étranger les accusant de comploter contre la sûreté de l’Etat ».

Un ancien président devenu farouche opposant

A l’issu de plusieurs mois de blocage politique, le président tunisien Saïd s’est, au nom d’un « péril imminent », octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet. Il avait ainsi limogé le Premier ministre, suspendu les activités du Parlement et repris en main le pouvoir judiciaire.

Lire aussi: Limogeage de Hichem Mechichi : coup d’Etat orchestré par le président tunisien ou pas?

Depuis, Moncef Marzouki a retrouvé ses réflexes d’opposant à l’ancien président tunisien Ben Ali. Il n’a cessé de multiplier des interventions sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux, appelant à la destitution de Kais Saïed. Il accuse ce « putschiste » et « dictateur », d’avoir trahi la constitution.

Lors d’une manifestation à Paris, le 9 octobre, M. Marzouki avait même appelé la France à « rejeter tout soutien à ce régime et à cet homme qui a comploté contre la révolution et aboli la Constitution ». Pour le moment, celui qui avait dirigé la Tunisie de 2011à 2014, a reçu le soutien du parti politique tunisien Harak Tounes al-Irada. Ce parti voit dans le mandat, « la mainmise de Kaïs Saïed sur la justice ».

Esso A.