CEDEAO : après les sanctions, le Mali, menaçant envers ses voisins

CEDEAO : après les sanctions, le Mali, menaçant envers ses voisins

Les tensions entre le Mali et ses voisins de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ne semblent pas prêt de baisser. En effet, après les sanctions, la réponse du Mali est faite de représailles et de ton menaçant.

Les autorités maliennes ont décidé de tenir tête à leurs voisins de la Cedeao. Aussi ont-ils pris des decisions en représaille à l’ambargo décidé contre le pays. Et ces mesures sont aussi diverses que variées. Seulement, la nouvelle configuration a des impacts sur les missions internationales en cours au Mali.

Les actions du Mali en représailles

Au lendemain des sanctions de la Cedeao, comme une réponse du berger à la bergère, le Mali a décidé la liberation de Sess Soukou Mohamed, dit Ben Souk, un proche de Guillaume Soro. Ben Souk avait été arrêté en août dernier au Mali, après l’émission d’un mandat d’arrêt international par la Côte d’Ivoire. Son extradition n’est plus à l’ordre du jour puisqu’il a bénéficié d’une libération, apparemment sur décision politique. Il est sorti de prison lundi, alors qu’une audience était prévue devant la chambre d’accusation le mardi 11 janvier.

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A cette liberation, s’ajoute la dénonciation, mercredi, de la violation de l’espace aérien malien par un aéronef français, en provenance d’Abidjan. Le Mali avait décidé de la fermeture de ses frontières aériennes et terrestres après les sanctions de la Cedeao.

Aussi le gouvernement a assuré avoir «dénoncé cette violation de l’espace aérien du Mali auprès des autorités françaises qui ont, au demeurant, décidé de soutenir les sanctions de la Cédéao ». Il «decline toute responsabilité» quant aux consequences d’une nouvelle violation. Toutes ces actions du gouvernement malien montrent bien que le bras de fer se durcit entre lui et l’organisation sous-régionale.

Des représailles qui sèment la confusion

La plainte formulée par le Mali pose le problème de l’impact de la fermeture des frontières aériennes et terrestres sur les operations militaires internationales, en cours dans le pays. Les forces françaises ainsi que la force de l’ONU au Mali (Minusma) effectuent régulièrement des vols dans la sous-région, dans le cadre de leurs opérations.

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Du côté français, une source militaire intérrogée par l’AFP déclare n’avoir «reçu aucune indication officielle concernant d’éventuelles restrictions dans le domaine aérien». L’ONU a également déclaré à l’AFP que ses operations ne sont pas affectées.

Mais du côté malien, le PDG des aéroports du pays a expliqué que «les frontières sont fermées aux pays de la Cédéao, donc (…) les aéronefs ne peuvent venir au Mali en provenance de ces États». Ce qui inclurait les vols militaires français et de la Minusma. Mais une autorisation «par dérogation» peut toutefois être accordée sur demande, a laissé entendre le responsable malien.

Esso A.