Le mémo de Barack Obama, l’Afrique oublié?

Le mémo de Barack Obama, l’Afrique oublié

Le mémo de Barack Obama, l’Afrique oublié? A l’avènement du premier président noir à la tête de la première puissance du monde, un vent d’espoir avait soufflé sur tout un continent en 2009. Cependant, force est de constater que durant ses deux mandats aucune action considérable n’a été faite en faveur de l’Afrique.

Ainsi, dans son récent mémoire sorti dans ce mois de novembre 2020, une piètre place a été réservée au continent y compris pour son pays d’origine le Kenya.

L’Afrique et sa famille africaine en arrière-plan dans le mémo de Barack Obama

Dénommé « Fayard (Terre promise) », le mémo de Barack Obama de 800 pages met en lumière le passage de l’ex-président à la maison blanche. Le premier tome confirme, cependant, le caractère anecdotique de l’Afrique, dans son univers comme dans son expérience. Une très brève partie a parlé de son père et l’accent a plutôt été mis sur le fait qu’il soit souvent « absent ».

Ensuite, une autre partie est consacrée à sa première tournée africaine de 17 jours en août 2006, en tant que sénateur et probable candidat à la présidentielle. Il a visité la cellule de Mandela au Cap et rencontré le très célèbre Desmond Tutu, qui le chahute en lui demandant s’il sera le « premier président africain des États-Unis ». Il s’envole pour Nairobi. Un « accueil délirant » lui avait été réservé au Kenya. Il a été soulagé de sortir de « toute cette agitation » lors d’une pause en famille avec « les gnous et les lions en pleine savane », lors d’un safari cite l’ouvrage.

Le mémo de Barack Obama, l’Afrique oublié (2)

Les USA et les Américains avant tout dans le mémo de Barack Obama

Les énormes attentes du peuple africain n’ont pu être comblées puisque, malgré ses origines africaines, OBAMA était Américain et président des Américains. Il se devait donc de se concentrer sur les problèmes de son pays. Par conséquent, aucune mention n’est faite des enjeux africains dans ce mémo de Barack Obama, nonobstant l’essor de la menace terroriste sur le continent lorsqu’il revient sur sa décision de confier les Affaires étrangères à Hillary Clinton. C’est surtout la présence de 180 000 soldats américains en Irak et en Afghanistan qui le préoccupe et l’amorce de leur retrait. Par ailleurs, « en février 2009, c’est l’économie qui m’obsédait, pas la politique », écrit-il, pour cause de crise financière internationale.

En outre, dans les passages sur sa politique étrangère, il cite encore le Kenya, mais pour parler des États-Unis. « Quand j’ai visité le Kenya pour la première fois, les membres de ma famille, dont je faisais la connaissance, m’ont expliqué combien ils admiraient la démocratie américaine et l’État de droit – qui contrastaient, m’ont-ils dit, avec le tribalisme et la corruption qui minaient leur pays ».

Le printemps arabe, une révolution vu de loin, dans le mémo de Barack Obama

Malgré un printemps qui a fait bouger le monde entier, aucune mention concrète n’aura été faite par rapport à ce fait. Cependant, il a été mentionné dans le mémo de Barack Obama que dans une tournée au Moyen-Orient où il passe par l’Égypte, il a poussé des réflexions sur la gloire de Nasser, et un portrait en contrepoint de Moubarak : « Je suis resté sur l’impression que j’aurais souvent en rencontrant des autocrates d’un certain âge : enfermés dans leur palais, avec pour seul contact avec le monde extérieur les fonctionnaires obséquieux aux visages sévères qui les entouraient » retrouve-t-on dans le livre.

Par ailleurs, lorsque la contestation populaire déclenche une répression massive en Libye, il s’interrogeait sur une intervention militaire. Il se posait des questions sur une intervention dans un pays qui « ne représentait pas une menace pour nous », peut-on lire. Néanmoins, il décrit Mouammar Kadhafi comme un « forcené prêt à massacrer sa population ». « Pourquoi en Libye et pas au Congo, par exemple, où un enchaînement de conflits avait coûté la vie à des millions de civils ? ».

La place réelle de l’Afrique dans la vie et la carrière politique de Barack Obama parait donc peu importante. Rappelons que ces mémoires ne sont qu’à leur tome 1 et rapportera prêt de 65 millions de dollars à l’ex-locataire de la « White House ».

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