Ethiopie : Abiy Ahmed rempile pour un nouveau mandat, malgré tout

Ethiopie : Abiy Ahmed rempile pour un nouveau mandat, malgré tout

Après la victoire de son parti en juin aux élections législatives, le premier ministre éthiopien est investi ce lundi 04 octobre. Abiy Ahmed rempile ainsi pour un nouveau mandat de cinq ans, même si la communauté internationale l’accuse de tous les mots.

Malgré la dénonciation par la communauté internationale du conflit dans le nord de l’Ethiopie, Abiy Ahmed a encore cinq ans devant lui pour atteindre les objectifs qu’il s’était fixé en s’engageant dans ce conflit. Il vient d’être investit premier ministre de son pays pour un nouveau mandat.

Le premier ministre éthiopien adoubé

Abiy Ahmed avait été nommé Premier ministre éthiopien après plusieurs années de manifestations anti-gouvernementales contre la coalition au pouvoir dirigée par le TPLF. Sa promesse de rompre avec la gouvernance autoritaire du passé a sûrement été suivi d’effets, vu sa reconduction pour cinq années supplémentaires.

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Aux dires de son administration, le premier ministre éthiopien a reçu l’onction populaire attendue et le soutien à ses réformes démocratiques engagées depuis son arrivée au pouvoir en 2018. D’où la victoire écrasante de son parti politique, le Parti de la prospérité, aux élections du 21 juin. La présidente éthiopienne, Sahle-Work Zewde a même affirmé ce lundi, qu’il y a eu des efforts des ennemis de l’extérieur et des traitres de l’intérieur, pour détruire le pays. Mais les éthiopiens ont réussi à déjouer ces conspirations.

Investi par la présidente de la Cour Suprême Meaza Ashenafi, le premier ministre éthiopien a déclaré « moi, Abiy Ahmed Ali, aujourd’hui devant la Chambre des Représentants du Peuple, j’accepte d’être nommé Premier ministre, tout comme je m’engage à remplir avec devoir et avec fidélité envers la Constitution la responsabilité qui m’est donnée par le peuple ». Il est prévu qu’il prenne la parole, lors d’un rassemblement prévu à Meskel Square, l’une des grandes places d’Addis Abeba, en présence des présidents du Nigeria, de la Somalie, du Sénégal et du Kenya

Une reconduction sur fonds de conflits

On ne peut pas dire de l’Ethiopie qu’il est aujourd’hui un pays apaisé sur tout son territoire. En effet le vote qui a confirmé la reconduction de M. Ahmed comme premier ministre éthiopien n’a pas eu lieu dans toutes les régions. Aucun vote n’a eu lieu au Tigré, et le scrutin pour 83 autres sièges parlementaires fédéraux a dû être reporté en raison de problèmes de sécurité ou de logistique.

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La semaine dernière, les autorités éthiopiennes ont organisé des élections pour 47 de ces sièges dans trois régions : Somali, Harari, et la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP). Les résultats de ces scrutins ne sont pas attendus avant le 10 octobre et ne devraient rien changer à la victoire du Parti de la prospérité. Le conflit au Tigré est la première menace à la stabilité politique mais les autorités accusent les rebelles d’avoir déclenché la guerre en novembre 2020 en attaquant des camps de l’armée fédérale

Ce conflit est à l’origine de vives tensions entre Addis-Abeba et la communauté internationale. Tensions envenimées par l’expulsion de sept diplomates onusiens de l’Ethiopie, le weekend. La colère de l’ONU et les menaces de sanctions des partenaires comme les Etats-Unis ne changent rien à la donne. Toutefois, le bureau du premier ministre éthiopien a indiqué que certaines mesures de conciliation, telles la déclassification du TLPF comme « groupe terroriste », pourraient seulement avoir lieu après la formation d’un nouveau gouvernement.

Edoh