«Nous allons nous en sortir» sans la France, dixit Choguel Maiga, premier ministre malien

«Nous allons nous en sortir» sans la France, dixit Choguel Maiga, premier ministre malien

La crise entre le Mali et la France continue d’alimenter les débats, surtout avec le départ annoncé des forces françaises du territoire de ce pays d’Afrique de l’ouest. Le premier ministre malien Choguel Maïga est revenu sur les relations tendues de son pays avec l’hexagone.

Dans son entretien accordé à Rfi et France 24, le premier ministre malien s’est étendu sur la trahison opérée par les français envers le peuple malien. Cette trahison remonte au début de l’intervention française jusqu’au choix unilateral de quitter le pays. Mais il rassure que le Mali s’en sortira.

La France avait l’intention de diviser le Mali

Le premier ministre malien révèle dans son entretien que, les officiers au pouvoir au Mali «ont vécu dans leurs chairs, dans leurs âmes, toutes les trahisons, tous les coups bas». En effet, « des hautes autorités françaises des sénateurs des députés, dans des débats, ont dit clairement qu’il faut donner l’autonomie au nord du Mali», précise t-il.

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Version corroborée par des chefs indépendantistes du nord qui « ont dit que c’est la France qui leur a promis de diviser le Mali pour faire un Etat ». En outre l’accord entre le Mali et la France stipulait seulement un «appui aérien et en renseignement, il n’était pas prévu des militaires français au sol», indique le premier ministre malien. Les soldats maliens ont libéré plusieurs villes du pays mais ont été bloqués à Kidal «par l’armée francaise».

Pour Choguel Maïga, les maliens ont été trahis parcequ’ils avaient cru « à la sincérité des dirigeants français» en 2013. Mais ces derniers ont fait débarquer «4000 militaires avec un budget de 1 milliard de francs CFA par jour», dans le but de «diviser le Mali par une fédération ». Et en juin 2021, ils ont unilatéralement décidé de quitter le Mali au motif que les autorités maliennes ont décidé de discuter avec les terroristes. Mais la réalité est que les maliens ont pressenti un plan de la France pour renverser le gouvernement de transition qui avait décidé d’essayer autre chose contre le terrorisme.

Le premier ministre rassure sur la résilience de son pays

Pour le premier ministre malien ce n’est pas maintenant que la France quitte le Mali, mais plutôt depuis juin et de façon unilatérale, en fermant certaines bases comme, Kidal Tessalit, Tombouctou. Ces fermetures et celles à venir n’ont pas jeté le gouvernement dans le désarroi. Au contraire, les forces maliennes occupent déja ces bases « avec les moyens que nous avons», précise t-il.

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Et depuis le Mali assure plutôt bien la relève. Préparée pendant six mois, la grande offensive lancée à partir du 28 décembre a détruit, en trois mois, beaucoup de bases terroristes en les attaquant au coeur, indique t-il. 70.000 des 350.000 réfugiés maliens depuis plus de 9 ans, sont revenus volontairement, ajoute le premier ministre malien. Et toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des maliens.

«On dit aux africains qu’aucun Etat ne peut vivre sans l’aide extérieure, ça fait deux ans, aucun appui budgétaire à notre Etat», lance le premier ministre malien, avant de se féliciter que «pendant ces deux ans, on a tenu les salaires, on a augmenté les salaires on a équipé l’armée plus que les 30 dernières années réunies». Et tout ceci avec l’argent du Mali. Quant à la Cedeao, le premier ministre malien rassure que ces chefs d’Etats «ont compris leur tort», et que les discussions vont se poursuivre.

Esso A.