Le Président et le 1er ministre maliens toujours dans les mains des militaires à Kati

Le Président et le 1er ministre maliens toujours dans les mains des militaires à Kati
Former Defense Minister and retired Col. Maj. Bah N'Daw, right, is sworn into the office of transitional president, and Col. Assimi Goita, left, head of the junta that staged the Aug. 18 coup, is sworn into the office of transitional vice president, at a ceremony in the capital Bamako, Mali, Friday, Sept. 25, 2020. Mali's transitional president and vice president were sworn into office Friday, more than a month after a coup in the West African nation, as Mali remains under sanctions by the 15-nation West African regional bloc ECOWAS, and amid uncertainty about details of the transition period. (AP Photo)

Le président et le 1er ministre maliens ont été arrêtés et conduits dans le camp militaire de Kati. C’était juste après l’annonce du remaniement ministériel ce lundi 24 mai, qui a entrainé une atmosphère très tendue à Bamako. En effet les militaires se sont rendus au domicile officiel du président et du 1er ministre maliens Moctar Ouane.

La réaction des militaires ayant conduit le président et le 1er ministre maliens au camp de kati est la plus belle illustration de leur mécontentement face au remaniement gouvernement.

Bref, ils ne sont plus au premier plan sur la scène politique malienne.Cette situation est condamnée par la communauté internationale. Mais pour l’heure, le président et le premier ministre malien sont toujours retenus par les militaires

Le président et le 1er ministre malien arrêtés à l’annonce du gouvernement

Les consultations ont duré 10 jours avant que le nouveau gouvernement ne soit dévoilé. Et sans surprise les militaires ont vite réagi suite à l’annonce de ce gouvernement. Ils sont mécontents contre le président et le 1er ministre maliens. En effet, selon plusieurs sources, des hommes armés se sont rendus au domicile du Premier ministre Moctar Ouane. Les mêmes sources renseignent et qu’il a eu le temps de déclarer, au téléphone, la présence de militaires chez lui : « Des militaires actuellement chez moi. Ils sont en train de me conduire chez le président de la transition », avec lequel il partage un mur mitoyen.

Le président et le 1er ministre maliens ont été conduits dans le camp militaire de Kati. A eux s’ajoutent leur tout nouveau ministre de la Défense le général Souleymane Doucouré et d’autres « collaborateurs ». Kati est une ville-garnison, située à une quinzaine de kilomètres de la capitale,et qui est l’ancien fief de l’ex-junte. Il a été demandé aux chauffeurs et gardes du président et 1er ministre maliens qui les accompagnaient de redescendre sans eux vers la capitale malienne. C’est ce qu’a rapporté les confrères de RFI,.

Dans la soirée, la ville de Bamako était plutôt calme et la télévision nationale a même rediffusé cette nuit le communiqué officiel annonçant la liste des membres du gouvernement.

Une arrestat, signe du mécontentement des militaire

Même si les militaires ne se sont pas encore prononcés sur tout ce qui se passe, selon plusieurs sources, c’est le colonel Sadio Camara, qui venait tout juste de perdre son fauteuil à la Défense, et le colonel Assimi Goïta, vice-président de transition et leader de la junte pourtant officiellement dissoute, qui sont à l’origine de ce nouveau putsch. Coup de force parce que le président et le 1er ministre maliens sont dans les mains des militaires.

Toutefois, l’on n’en sait rien sur l’implication des autres membres du CNSP. La question qui se pose est de savoir ce que veulent les militaires La recomposition du gouvernement qui avait été nommé hier ? La démission du Premier ministre, du Président ? Que peut-il sortir de cette situation surréaliste ?

Au Mali, ce coup de force suscite beaucoup d’incompréhension. Les messages atterrés se multiplient sur les réseaux sociaux et certaines figures politiques, également, ont déjà publiquement fait part de leur indignation comme l’ancien Premier ministre Moussa Mara, ou encore les anciens ministres Mamadou Ismaila Konaté et Housseini Amion Guindo

Le président et le 1er ministre maliens retenus : la Condamnation de la communauté internationale

Ce comportement des militaires maliens qui ont arrêté le président et le 1er ministre maliens est condamné de tous parts.

Pour sa part, la communauté internationale, a condamné la « tentative de coup de force » à travers un communiqué commun de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), la Communauté des États ouest-africains (Cédéao), l’Union africaine, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni l’Allemagne et l’Union européenne. C’est la première prise de position depuis le début de l’affaire.

Par ailleurs, le comité local de suivi de la transition composé de tous les représentants de la communauté internationale au Mali s’inquiète et exige « la libération immédiate et inconditionnelle » des autorités de transition arrêtées. Pour manifester sa fermeté, le même communiqué mentionne que les auteurs de l’arrestation du Premier ministre et du président de la transition « seront personnellement rendu responsables de leur sécurité ».

De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi dans un tweet « au calme » au Mali et à la « libération inconditionnelle » de ses dirigeants civils, arrêtés dans la journée par les militaires. « Je suis profondément préoccupé par les informations sur l’arrestation des dirigeants civils chargés de la transition au Mali », a-t-il ajouté dans son message.

La communauté internationale rappelle aussi son soutien à la Transition qui doit maintenir comme priorité l’organisation d’élections libres dans le délai imparti.

Il faut préciser que le chef de la Minusma, El GhassimWane, est rentré en urgence à Bamako, hier soir, alors qu’il était en visite dans le centre du pays et le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne et ex-président nigérian, Goodluck Jonathan est attendu à Bamako ce mardi.