Centrafrique : « Je n’ai pas signé quoi que ce soit avec Wagner » dixit le président Touadéra

Centrafrique : « Je n’ai pas signé quoi que ce soit avec Wagner » dixit le président Touadéra

L’influence grandissante de la Russie en Afrique fait beaucoup débat sur le continent et au-delà de ses frontières. Le sujet brûlant a été au cœur de l’entretien que le président Touadéra a accordé à Rfi et France 24.

Le président centrafricain est longuement revenu sur la situation qui a amené la Russie à intervenir dans son pays. La Russie et non Wagner et ses mercenaires, comme l’ont beaucoup décrié les pays occidentaux notamment la France.

Wagner n’est pas en Centrafrique selon le président Touadéra

Si les Russes sont en Centrafrique, c’est tout simplement pour appuyer le pays. Le président Touadéra révèle que le véto russe sur les armes que la France devait livrer à son pays, à été à l’origine de sa rencontre avec les autorités russes. Ce véto étant justifié par les résolutions internationales sur les armes saisies sur un champ de bataille, le ministre russe a proposé gracieusement, en échange, les services de son pays au président centrafricain.

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Mais la livraison des armes russes s’est heurtée aux réserves du comité de sanctions de l’ONU, vu l’embargo qui pèse sur la République centrafricaine. Pour lever ces réserves, il fallait d’abord former les militaires centrafricains au maniement de ces armes de dernière génération. D’où l’arrivée des instructeurs russes en Centrafrique.

En outre, depuis fin décembre, le pays était en proie à la rébellion de l’ancien président Bozizé. Le président Touadéra a dû, alors, demander le soutien de ses partenaires, dont le Rwanda et la fédération de Russie. L’interlocuteur de la Centrafrique en Russie était le chef de la diplomatie, Serguei Lavrov, et non une quelconque société de paramilitaires. Société Wagner, que d’ailleurs le président Touadéra ne voit pas en Centrafrique.

Embargo injuste sur la Centrafrique

Cela fait déjà huit ans que la Centrafrique demande la levée de l’embargo sur les armes qui pèse sur elle. Mais l’ONU rechigne toujours à satisfaire la demande de ce pays d’Afrique centrale. Situation que ne comprend pas le président Touadéra. Pour lui, il s’agit d’une injustice. Le président centrafricain dit faire face à une rébellion mieux armée que l’armée nationale à cause de cette injustice.

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Bien que l’opération Sangaris (qui est finie) et la Minusca ont réussi à ramener un début de paix en Centrafrique, une autre guerre du fait du CPC, a éclaté en fin d’année dernière. La Coalition des Patriotes pour le Changement a pris des provinces et était aux portes de la capitale Bangui. En tant que président de la République, Archange Touadéra se devait de réagir.

Il a donc pris ses responsabilités et a fait appel à tous ceux qui pouvaient l’aider. Et les résultats sont visibles sur le terrain. Malheureusement, il y a eu des rumeurs d’exactions commises. Ces allégations ont été prises au sérieux par le gouvernement qui a diligenté une enquête et la justice fera son travail, a-t-il indiqué. Le président Touadéra rappelle que pour Sangaris et la Minusca, il y a aussi eu des allégations d’exactions.

Esso A.