Ce samedi 6 février, ils etaient des milliers à se réunir à Madagascar. C’est suite à un appel des leaders de la plateforme politique de l’opposition malgache qui regroupe une vingtaine de partis dont le TIM de l’ancien chef de l’État, Marc Ravalomanana et le HVM du président sortant Rajaonarimampianina. Pour la circonstance, certains minibus de militants ont été empêchés par les gendarmes et les policiers de continuer leur chemin vers Imerinkasinina, le lieu de rendez-vous. La colline d’Imerinkasinina est le fief de l’ancien chef d’Etat Marc Ravalomanana.

Depuis l’accession au pouvoir du président Andry Rajoelina c’est la première fois que l’opposition malgache a pu rassembler autant de membres dans un même endroit. Si elle s’était déroulée plutôt discrètement, le meeting a engendré un déploiement important de forces de l’ordre dans la capitale et ses environs.

L’opposition malgache a des inquiétudes sur la situation socioéconomique du pays

Si la plupart des participants sont des fidèles de longue date du parti TIM, certains sont des déçus du régime comme Romain, retraité. « J’ai voté pour le président actuel mais je sens obligé de venir ici pour m’exprimer. Rien n’est maîtrisé, surtout la hausse des prix des produits de première nécessité. Il promet des choses qu’il ne réalise pas. Ce n’est pas que le prix du riz qui augmente mais tous les produits de première nécessité. Je prends un médicament régulièrement, il a augmenté de 2200 ariary en un mois ! ».

« En ce moment, presque tout le monde est pauvre, explique pour sa part Christine, 56 ans. Moi je suis commerçante de rue mais je n’arrive plus à vendre. C’est la crise et je suis en faillite. Je peine même à trouver de quoi manger. Je suis venue ici pour être en union avec les autres. Les autorités pensent qu’on veut manifester mais non, nous sommes là pour la solidarité. »

Sur l’estrade les discours des leaders de l’opposition malgache font ressortir les difficultés sociales et économiques du pays : chômage, inflation ou encore insécurité.

Marc Ravalomanana empêché de se déplacer

Marc Ravalomanana, très attendu par ses partisans, n’a pas pu faire le déplacement, leur explique-t-il au téléphone « Il y a des forces de l’ordre devant chez moi. Je sens que je suis empêché de venir. Mais quel que soit les obstacles, nous ne sommes pas vaincus. Le moment va venir où on pourra parler directement.», a-t-il déclaré.

De son côté, la gendarmerie indique que « les forces de l’ordre ont été prépositionnées dans les zones où il pourrait y avoir des troubles » mais que l’ancien Président « n’a pas été empêché de sortir de chez lui ».

Au sujet de minibus loués par la plateforme de l’opposition malgache et arrêtés par les forces de l’ordre, le général Jeannot Reribake, directeur général de l’Agence des transports terrestres (ATT) s’explique « ces bus ont une licence pour desservir une ligne bien déterminée. À partir du moment où un de ces bus prend un itinéraire qui n’est pas mentionné dans cette licence d’exploitation, il doit faire la demande d’une autorisation spéciale à l’Agence des transports terrestres avec la liste nominative des passagers et l’itinéraire », a-t-il indiqué.

« Une seule coopérative est venue à l’ATT pour faire cette demande pour aller à Imerinkasinina et on lui a donné. Ce n’est pas nous qui n’avons pas donné les autorisations mais ce sont certaines coopératives qui n’ont pas fait la demande », a-t-il laissé entendre.

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