Le nouveau maire, Barthelemy Dias, risque aussi la prison: une malédiction à Dakar?

La malédiction de Dakar: le nouveau maire, Barthelemy Dias, risque aussi la prison

Décidément, être de l’opposition et maire de Dakar, la capitale du Sénégal, rime avec ennuis judiciaires. Après l’épisode Khalifa Sall, c’est le nouveau maire de Dakar, Barthelemy Dias, qui est dans le viseur du parquet général.

Elu maire de Dakar en janvier de cette année, Barthelemy Dias est rattrapé par une affaire de meurtre datant de 2011. Le parquet général a requis hier mercredi 2 mars, une peine de 5 ans de prison à son encontre. Ce dernier dénonce un procès politique. Un argument qui peut faire mouche au sein de l’opinion publique sénégalaise.

Retour à la case prison pour Barthelemy Dias?

En 2011, alors qu’il était maire de Mermoz Sacré-Coeur, une des communes constituant la capitale, Barthelemy Dias a vu sa mairie attaquée par des supposés sympathisants du Parti démocratique sénégalais (PDS), alors au pouvoir. Le pays était agité par des contestations d’une troisième candidature du président sortant Abdoulaye Wade.

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Barthelemy Dias avait alors réagit en faisant usage de son arme à feu, tuant un des assaillants, le lutteur Ndiaga Diouf. Plaidant la légitime défense, il sera tout de même condamné en 2017 en première instance à deux ans de prison, dont six mois fermes, qu’il a purgé. Mais à sa sortie de prison, il fait appel du jugement pour, dit-il, « laver son honneur ».

Reporté à plusieurs reprises, l’audience en appel a eu lieu hier mercredi. Pour l’avocate générale, « il n’y a pas d’excuse, de provocation ni de légitime défense ». « Les assaillants étaient en train de partir quand il a tiré ». Le parquet a donc requis cinq ans de prison ferme contre lui, alors que Barthelemy Dias assure que l’arme du crime n’est pas la sienne. Le délibéré est fixé au 18 mai.

Acharnement politique contre les opposants

Barthelemy Dias n’a fait aucune déclaration en quittant le tribunal. Ce dont s’est chargé son avocat qui a dénoncé un « acharnement ». Une rengaine de l’opposition sénégalaise, qui crie depuis quelques années, à l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir de Macky Sall. Le cas de la mairie de Dakar en est symptomatique.

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Barthelemy Dias et Ousmane Sonko

Ancien maire de Dakar jusqu’en 2018, Khalifa Sall a été évincé de son poste et de la course à la présidentielle de 2019 par une condamnation à cinq ans de prison pour entre autres « escroquerie portant sur des deniers publics». Alors qu’il était donné comme principal challenger du président Macky Sall, candidat à sa réélection. L’ancien maire sera gracié par le président après avoir passé deux années en prison.

L’histoire risque donc de se répéter à la mairie de Dakar mais pas seulement. En effet, en plus de Barthelemy Dias qui risque de voir sa fulgurante carrière politique écourtée par cette affaire de justice, un autre sérieux prétendant à la présidence sénégalaise est aussi inquièté. Il s’agit, de Ousmane Sonko, président du parti Pastef  et allié de M. Diaz dans la coalition Yewwi Askan Wi (YAW). M. Sonko aujourd’hui maire de Ziginchor, est accusé depuis 1 an, de viol par une jeune dakaroise, Adji Sarr. L’affaire est pendante devant la justice. A l’image de Karim wade, tous les opposants sénégalais sont dits dans le viseur du président Macky Sall.

Esso A.