ONU : Bamako récuse le statut de porte-plume de la France sur les affaires concernant le Mali

ONU : Bamako récuse le statut de porte-plume de la France sur les affaires concernant le Mali

Dans une note, en date du 1er mars, envoyée au Conseil de sécurité de l’ONU ; le Mali a récusé le statut de porte-plume de la France sur les questions concernant ce pays d’Afrique de l’ouest. Cette décision est une conséquence des accusations d’agressions portées par Bamako contre Paris, au Conseil de sécurité.

Le statut de porte-plume ou ‘’Pen Holder’’ permet au pays qui le détient de rédiger les résolutions à voter et les déclarations auprès du Conseil de sécurité. La France est chargée d’écrire les résolutions pour plusieurs pays africains dont le Mali.

La France ne sera plus porte-plume du Mali

La note du ministère malien des Affaires étrangères est adressée à l’Ambassadeur, Représentant permanent de la République du Mozambique auprès des Nations Unies et Président actuel du Conseil de sécurité. La lettre rappelle les notes par lesquelles le Mali accusait la France de violation de son espace aérien et portait plainte au Conseil de sécurité pour actes d’agressions, de violation de l’espace aérien, de subversion et de déstabilisation.

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Ces faits récriminés font douter Bamako, de l’objectivité et de l’impartialité de la République française. Aussi, « en attendant la tenue de la réunion spéciale du Conseil de sécurité sollicitée par le Mali », le gouvernement de ce pays a décidé de récuser « officiellement le statut de porte-plume de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali ».

La note rappelle que depuis l’inscription de la situation (du Mali) à l’agenda du Conseil de sécurité (en 2012), « la France a toujours porté la plume sur toutes les questions concernant le Mali ». Son statut de porte-plume a notamment concerné « l’initiative et le partage des projets de résolutions relatifs au mandat de la MINUSMA ou au régime de sanctions concernant le Mali ».

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Cette décision du Mali, rejoint la demande de la Centrafrique portée par son chef de la diplomatie, Mme Sylvie Baïpo Témon, devant le Conseil de sécurité. Son plaidoyer demandait que ce soient les pays africains qui tiennent la plume pour écrire les résolutions concernant l’Afrique.

Selon la note (507) du Conseil de sécurité,  « tout membre peut être porte-plume », mais dans la pratique, seulement trois membres permanents assument ce rôle pour une vaste majorité des situations inscrites à l’ordre du jour, à savoir la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Edoh