Mali: les autorités défient encore les organisations régionales africaines

Mali: les autorités défient encore les organisations régionales africaines

La journée du lundi 21 février n’aura pas été tranquille pour les organisations régionales africaines, dans le bras de fer qui les opposent au Mali. En témoignent les décisions annoncées en cette journée, par ce pays d’Afrique de l’ouest.

Deux décisions importantes ont été prises ou annoncées ce lundi 21 février. Et aucune d’elles ne va dans le sens de l’apaisement des tensions avec la Cedeao et l’UEMOA. En effet, les autorités maliennes ont maintenu le flou sur la durée de la transition et entamé une action judiciare contre les organisations régionales.

Le CNT entérine les cinq ans de la transition

Le Conseil National de Transition (CNT), assemblée faisant office d’organe législatif, s’est réuni ce lundi pour reviser la charte de la transition au Mali. La charte promulguée le 1er octobre 2020 par les putschistes, était devenue caduque en certaines de ses dispositions.

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En effet, elle fixait la durée de la transition à 18 mois avec l’organisation des élections le 27 février 2022. Cet calendrier étant intenable, il était nécessaire de révisier la charte. Aussi les membres du CNT ont adopté, à l’unanimité un nouveau acte fondamental qui maintient la période de six mois à 5 ans de transition.

En effet la nouvelle charte dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées par les assises nationales. Recommandations qui sont de 6 mois à 5 ans. Une durée toujours pas précisée, ce qui constitue une défiance supplémentaire envers les organisations régionales. Notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui envisagerait un délai de douze mois de transition.

Action judiciaire contre les sanctions des organisations sous-régionales

Les organisations régionales africaines, notamment la Cedeao et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) avaient imposé des sanctions au Mali le 9 janvier 2022. Ces sanctions faisaient justement suite à la proposition des autorités maliennes de prolonger la transition de cinq ans.

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Les autorités maliennes ont régulièrement dénoncé ces sanctions qu’elles jugent illégales. Aussi ont-elles décidé de porter l’affaire devant la justice. Par un communiqué du 21 février, le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Mali, Moustapha S.M. Cissé, a annoncé la saisine depuis le 15 février, de la Cour de Justice de l’Uemoa de deux recours. Ce, à la demande du gouvernement de la République du Mali.

Ce collectif de six avocats conduit par le bâtonnier, s’attaque aux sanctions des organisations régionales contre le Mali. Notamment celles issues de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Uemoa du 9 janvier. Le premier recours vise l’annulation des décisions de cette conférence et le second, la suspension de l’exécution des sanctions.

Edoh