Manifestations à Cuba : bravant les interdictions, les populations portent une forte réclamation

Manifestations à Cuba , bravant les interdictions, les populations portent une forte réclamation

Dimanche, des milliers de personnes étaient dans les rues pour des manifestations à Cuba. Aux cris de « liberté » et de « à bas la dictature », les cubains sont descendus dans la rue pour exprimer leur exaspération face à la crise. Le gouvernement appelle ses partisans à une contre-manifestation.

Il faut dire que c’est une première pour ce pays communiste où les manifestations sont interdites.

La crise comme facteur des manifestations à Cuba

C’est dans la matinée de dimanche 11 juillet que les manifestations à Cuba ont commencé de façon spontanée. Jusqu’alors les seuls rassemblements autorisés dans le pays sont ceux du Parti communiste (PCC), parti unique qui dirige le pays. Ces mouvements ont été largement relayés sur les réseaux sociaux.

Le mouvement a envahi presque toutes les localités du pays, aussi bien la capitale La Havane que d’autres villes. « Presque dans toutes les provinces et dans plusieurs villes, les gens sont sortis dans la rue, parce qu’on en a marre de tous ces problèmes et de cette crise qu’on vit ici ! Les Cubains n’en peuvent plus ! », a raconté une femme dont les propos sont rapportés par Rfi.

D’autres manifestations ont aussi été diffusées en direct, via Facebook ou Twitter, depuis plusieurs villes du pays. La pandémie de Covid-19 a plongé Cuba dans une grave crise économique, la pire depuis trente ans, aggravant les pénuries d’aliments et de médicaments et générant un fort malaise social. Les difficultés économiques ont poussé les autorités à couper l’électricité plusieurs heures par jour.

 

 

 

Ce sont ces difficultés qui ont conduit à ces manifestations à Cuba soldées par des échauffourées avec la police et une dizaine d’arrestations.

Lire aussi: Vives manifestations en Eswatini : le roi Mswati III a-t-il fui le pays ?

Contre-manifestations du pouvoir

Bien que le président cubain ait reconnu que « des gens sont venus manifester leur insatisfaction » et que « la situation énergétique semble avoir échauffé certains esprits ici », ce dernier n’a pas pour autant adhéré à ces manifestations à Cuba.

Miguel Diaz-Canel s’est déplacé à la mi-journée à San Antonio de los Baños, accompagné de militants du parti qui ont défilé aux cris de « Vive Cuba ! » et « Vive Fidel » le président cubain a pointé un doigt accusateur vers les Etats Unis dont il voit la main derrière ces manifestations à Cuba. « Si vous voulez que le peuple aille mieux, levez d’abord l’embargo » imposé depuis 1962 a-t-il affirmé.

Avant d’ajouter « Il y a une mafia cubano-américaine qui paie très bien sur les réseaux sociaux (…) Elle a pris le prétexte de la situation de Cuba et a appelé à des manifestations dans toutes les régions du pays ». Le président a donné aux révolutionnaires « l’ordre de combattre », dans une allocution télévisée.

Il a appelé « tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et dans les prochains jours. Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse ».

Le gouvernement cubain s’est dit prêt à défendre la révolution « coûte que coûte » Quant aux manifestants contre le parti communiste, ils ont promis que ces manifestations à Cuba ne seront pas les dernières.

Esso A.

Lire aussi: Togo : la Dynamique Monseigneur Kpodzro prépare le terrain pour de nouvelles manifestations