Loi sur la « congolité » en RDC : l’opposant Jacky Ndala condamné à deux ans de prison pour désobéissance

Loi sur la « congolité » en RDC , l’opposant Jacky Ndala condamné à deux ans de prison pour désobéissance

Jacky Ndala, président de la Ligue des jeunes du parti de l’ex-gouverneur Moïse Katumbi a été condamné à deux ans de prison dans la nuit du mardi à mercredi. Il s’était publiquement opposé à la proposition de loi dite sur la « congolité », en tenant des propos qui lui valent cette condamnation.

La proposition de loi sur la « congolité » prévoit que seuls des congolais nés de deux parents congolais peuvent concourir à la présidentielle. Si elle est adoptée, cette loi exclura Moïse Katumbi de la course à la prochaine élection présidentielle.

Procès de Jacky Ndala

Le procès de Jacky Ndala a eu lieu au tribunal de paix de Kinkole, mardi, en procédure de flagrance. Et c’est tard dans la soirée que le leader a été condamné à 24 mois de prison ferme et au paiement de la somme de 500.000 francs congolais (250 USD) d’amende, avec arrestation immédiate, pour incitation à la désobéissance civile.

« Dans un procès expéditif, Jacky Ndala, coordonnateur de la ligue des jeunes d’Ensemble pour la République, a été condamné à deux ans de prison par le tribunal de paix de Kinshasa-Kinkole », a déclaré à l’AFP Me Papy Mbaki, son avocat.

« Le parquet l’a poursuivi pour incitation à la désobéissance aux lois. Pourtant l’interrogatoire à l’ANR a porté sur la proposition de loi sur la citoyenneté congolaise des candidats à la prochaine présidentielle » a expliqué Me Mbaki. « Nous irons en appel contre cette décision », a-t-il ajouté.

L’intéressé, au tribunal s’est dit victime d’une politique de répression visant à faire « taire tous ceux qui sont contre ladite loi ». Le procureur a requis une peine de deux ans et demi contre Jacky Ndala. Réquisitoire suivi en grande partie par les juges.

Lire aussi: Parc national des Virunga en RDC: arrestation du chef milicien accusé du meurtre

Ce qui est reproché au jeune leader

Lors de son dernier meeting, Jacky Ndala a tenu des propos dans lesquels il appelait à envahir le siège du Parlement si la proposition de loi était examinée. La vidéo envoyée à l’AFP par un haut responsable de l’ANR montre le leader des jeunes s’adresser en ces termes à un groupe de personnes : « lorsque le signal sera donné, là où tu es, près de ta résidence, allume le feu (…) Nous avons pris rendez-vous d’aller visiter le palais du peuple ».

Il a été interpellé dimanche matin par l’Agence nationale des renseignements et déféré devant les juges mardi. Pour le procureur, ces propos sont constitutifs de l’infraction « d’incitation à des manquements envers l’autorité publique ». Ce que réfute Me John Padou, aussi avocat de Jacky Ndala qui estime que « la source du document est douteuse. La disposition parle de la désobéissance civile à la loi, est–ce que le document de Pululu est une loi ? Non. C’est une proposition ». Et d’interroger « est-ce qu’il est interdit d’aller au Palais du Peuple ? ».

La proposition de loi en question a été introduite par le député Nsingi Pululu de l’Union sacré. Elle stipule que ne pourrait se présenter à l’élection présidentielle en RDC, toute personne qui n’est pas née des deux parents congolais. Chose curieuse, le chef du parti Ensemble pour la République, auquel appartient Jacky Ndala ne respecte pas cette condition.

En effet, Moïse Katumbi est né d’un père Italien et d’une mère Congolaise. Et les ambitions qu’il affiche pour la magistrature suprême seraient stoppées par cette loi. En attendant, les avocats de Jacky Ndala promettent d’interjeter appel.

Lire aussi: l’EGC en RDC lance officiellement ses activités

Esso A.