Le parlement du Somaliland: une coalition de l’opposition pour le diriger

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Le parlement du Somaliland aura un nouveau directoire. En effet, le parti présidentiel a été battu aux élections législatives du 1er juin. Les deux principaux partis d’opposition forment une coalition pour mettre en minorité le parti présidentiel et diriger le parlement. Mardi, les pays européens ont salué à travers un communiqué, cette situation inédite.

C’est dimanche que les résultats des élections législatives au Somaliland sont tombées. Le parti au pouvoir Kulmiye est arrivé deuxième derrière le premier parti d’opposition Wadani. Ce dernier forme une coalition avec le parti en troisième position en vue d’obtenir la majorité requise pour diriger le parlement du Somaliland.

Le parlement du Somaliland va avoir un nouveau visage

Le système politique du Somaliland est limité à trois partis politiques. Dimanche la commission électorale a donné les résultats des élections législatives devant désigner les 82 députés et 220 conseillers locaux du parlement du Somaliland. Il en ressort que le premier parti d’opposition, Wadani, a emporté 31 sièges de députés, devant le parti au pouvoir Kulmiye, 30 sièges, et l’autre parti d’opposition UCID, 21 sièges.
Peu après l’annonce des résultats, les partis Wadani et UCID ont annoncé avoir conclu une alliance pour mettre le parti au pouvoir en minorité. En joignant leurs forces, les deux partis peuvent compter sur 52 députés, soit la majorité absolue au parlement du Somaliland. De même, la nouvelle alliance dispose de 127 conseillers locaux (79 pour Wadani et 48 pour UCID) contre 93 pour le parti au pouvoir.
La rareté d’une telle situation a suscité l’admiration des partenaires européens.

Une avancée démocratique saluée

Dans un communiqué publié mardi, les pays européens et le Royaume-Uni félicitent simplement Hargeisa (capitale du Somaliland) pour le « succès » de son processus électoral, « son fort engagement » en faveur du « renforcement de la démocratie », ses efforts envers l’égalité de genre, la promotion des jeunes et « des groupes marginalisés ».
Avant le scrutin juste et équitable, selon les observateurs, c’est d’abord un dialogue politique patient qui a permis de trouver un accord sur les commissions électorales, disputées depuis quinze ans, ce qui avait plusieurs fois fait reporter le vote. Et la coalition de l’opposition pour diriger le Parlement va réduire la marge de manœuvre du président Muse Bihi, jusqu’à l’élection présidentielle de fin 2022.
Pour l’analyste Rashid Abdi, de Sahan Research, il faut malgré tout rendre hommage au chef de l’État « pour avoir ouvertement résisté à toute tentative de son parti d’utiliser sa fonction pour tricher, dit-il. Pour cela, nous avons une grande dette envers lui. ». Le nouveau visage qu’offre le parlement du Somaliland est une nouvelle occasion pour cet État auto-proclamé en 1991, et non reconnu officiellement, de vanter son sérieux dans la pratique de la démocratie, et alors même que la Somalie (dont il faisait partie) est empêtrée dans une crise politique difficile à dénouer.

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Kylian