Djibouti / ONU : les autorités épinglées sur l’interdiction du parti MRD de Daher Ahmed Farah

Djibouti / UN: Daher Ahmed Farah's MRD party pinned
Djibouti / UN: Daher Ahmed Farah's MRD party pinned

Au Djibouti, depuis 2017 Daher Ahmed Farah (DAF), un farouche opposant au pouvoir est sous le coup d’un mandat d’arrêt abusif, émis quelques jours après son retour en Belgique par le régime en place. Ceci, sous le chef d’accusation ridicule de « reconstitution d’un parti dissout ». En effet, dissout par le pouvoir djiboutien en 2009, l’opposant avait ressuscité le parti Mouvement pour le Renouveau Démocratique et le Développement (MRD) qu’il préside. Ayant estimé que ces droits ont été violés, il a saisi le comité des droits de l’homme de l’ONU.

Saisi en 2017, Comité onusien des droits de l’homme a rendu un rapport sur le cas de Daher Ahmed Farah. Ce dernier a estimé que Djibouti avait violé ses droits. Une décision qui réjouit l’opposant

Daher Ahmed Farah et le MRD satisfaits

Pour le l’instance onusienne, la dissolution du parti était une ingérence dans la liberté d’association Elle estime que les libertés de Daher Ahmed Farah ont été plusieurs fois violé ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont Djibouti est signataire.

Le comité a par ailleurs exigé la réhabilitation du MRD, que l’opposant puisse rentrer au pays, poursuivre son activité politique librement et être indemnisé. Djibouti a 180 jours pour expliquer où en est l’application de cette décision.

Selon les confrères de RFI, DAF s’est dit « satisfait » après ce rapport « à la dimension internationale». Assigné à résidence plus de vingt fois et arrêté six fois selon son entourage, l’opposant n’a rien perdu de son engagement. « Tant que rien ne changera à Djibouti, je continuerai », a-t-il assuré. Pour lui, l’idéal serait « de rentrer rapidement et d’être candidat à la présidentielle d’avril ».

Un soulagement selon son avocat

Même si son avocat parle d’un soulagement, il émet des doutes sur la volonté du régime à respecter cette décision. « Un soulagement après une longue procédure ». C’est ce qu’a décrit son avocat Me Zacharia Abdillahi, qui a estimé que « les conclusions s’imposent à Djibouti ». Cependant, il demeure incertain sur l’application effective de la décision par les autorités djiboutiennes.

« Le pouvoir s’acharne car il a peur de son influence politique », avance Me Abdillahi.
A en croire Daoud Houmed, porte-parole de la majorité, Djibouti n’a pas l’intention d’appliquer ces conclusions. « Djibouti est un Etat souverain, sa justice est indépendante. Personne ne nous imposera quoique ce soit », dit-il. Pour lui, les droits du chef du MRD ont été respectés et il a épuisé toutes les voies de recours.

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