Ethiopie: quand le parti Oromo appelle à une transition politique après les législatives

Ethiopie, quand le parti Oromo appelle à une transition politique après les législatives

En Éthiopie, le parti Oromo de l’opposition a appelé à une transition politique. En effet, selon la commission nationale électorale, les résultats des élections législatives qui se sont déroulées lundi 21 juin, devraient être connus ce dimanche. Mais en raison de la situation politique et sécuritaire dans le pays, l’on ne s’attend pas à grande chose.

C’est dans ce contexte délétère que le principal parti oromo, le Congrès fédéraliste oromo, qui a boycotté le scrutin et dont les dirigeants sont en prison, opte pour une transition politique.

Résultats déjà critiqués par le parti Oromo et d’autres organisations

Ces élections législatives ont été critiquées par l’opinion nationale et internationale. C’est ainsi qu’au plan international, les États-Unis qualifient ces élections de « considérablement imparfaites ». A l’interne, ce sont les observateurs de la société civile éthiopienne qui ont relevé plus de 400 incidents, considérés comme critiques lors du scrutin.

« Théâtre politique ». C’est la qualification donnée à ce scrutin en Ethiopie par le Congrès fédéraliste du parti oromo. Le parti Oromo, considéré comme la force d’opposition la plus sérieuse au Premier ministre Abiy Ahmed dans sa région natale de l’Oromiya. Il a cependant formulé une proposition de sortie de crise en trois points, mercredi.

La première proposition est celle d’un gouvernement de salut national, pour « réformer les institutions ». Ensuite, un « dialogue politique national inclusif et honnête » ; et enfin, il promet des élections « respectées par tous les peuples d’Ethiopie » dans l’année qui suit, y compris donc dans le Tigré et partout où le scrutin, cette année, n’a pas pu se tenir.

Des appels au dialogue non considérés

Selon diverses sources, ces appels au dialogue ne font pas trembler le gouvernement. Mais le parti Oromo veut aussi s’adresser « à la jeunesse militante déçue », précise l’un de ses militants en exil. « On voit que nombre de nos jeunes préfèrent la lutte armée depuis que Jawar Mohamed et les autres sont en prison », affirme-t-il.

Il faut rappeler que c’est le décès de l’emblématique chanteur Hachalu Hundessa qui avait déclenché les violents affrontements avec les forces de sécurité, pour lequel Jawar Mohammed, Bekele Gerba et Hamza Borena, les dirigeants du Congrès fédéraliste du parti oromo, sont aujourd’hui en procès. Plusieurs sources informent que ce Mardi 29 juin, il sera commémoré le premier anniversaire de cet assassinat.

Atsu Kofi

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