Libération de Dubois et Woodke : l’hypothèse d’un payement de rançon aux terroristes

Libération des otages : des interrogations sur un éventuel payement de rançon aux terroristes

Les otages français Olivier Dubois, et américain Woodke Jeffery , ont été libérés ce lundi après plusieurs années de captivité au Sahel. Si officiellement, rien n’est dit sur les conditions de cette libération, beaucoup d’observateurs avancent l’hypothèse d’un payement de rançon aux terroristes.

Le français Olivier Dubois a passé presque deux années aux mains de ses ravisseurs (Jnim), tandis que l’américain a été enlevé il y a 6 ans. Beaucoup de tractations ont été menées pour leur libération, négociations qui ont fortement impliqué le Niger et la France, au vu des déclarations depuis lundi. Cependant, un omerta est entretenu sur la contrepartie du geste opéré par les terroristes.

Payement d’une rançon aux terroristes?

« Je n’en sais rien du tout », a confié à l’AFP, l’otage français à propos des conditions de sa libération. Olivier Dubois a expliqué avoir été informé par ses ravisseurs, le 7 mars, de sa prochaine libération. Le 16, il a été conduit dans la région de Kidal au Mali, où il fut rejoint par l’otage américain. La suite est racontée par le journal Libération qui indique que les deux hommes ont été transportés par pick-ups pour franchir la frontière du Niger et ont pris l’avion pour l’aéroport de Niamey.

Otage français au Mali : Olivier Dubois libéré par les autorités nigériennes

Les deux otages ont remercié la France et le Niger pour leur liberté retrouvée. « Vive la France » s’est d’ailleurs exclamé Jeffery Woodke. Le président français Emmanuel Macron a, de son côté, exprimé sa « grande reconnaissance au Niger pour cette libération ». Il est donc évident que les lauriers reviennent à ces deux pays. Cependant, un flou est entretenu sur le payement ou non d’une rançon aux terroristes. « Je sais que notre discrétion parfois n’est pas comprise. Elle est pourtant la condition de l’efficacité », a expliqué la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.

Les otages libérés, Olivier Dubois et Jeffery Woodke

La question du payement de rançon a toujours divisé. L’ancien président François Hollande (2012-2017) a toutefois, dans un livre publié en 2016, indiqué que des rançons avaient été versées pour la libération des journalistes Florence Aubenas, en Irak, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier en Afghanistan. En 2020, la contrepartie à la libération au Mali, de la Française Sophie Pétronin et d’autres otages, a été la mise en liberté de 200 prisonniers, parmi lesquels des terroristes.

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Dans le cas d’Olivier Dubois et de l’américain, il n’a été annoncé aucune libération de détenus. Au vu de tous ces faisceaux d’indices, il est loisible de penser au versement d’une rançon, d’autant plus que RMC et BFMTV expliquent que « les otages occidentaux sont quasiment toujours libérés, en échange du payement d’une rançon »,ce que «la France dément toujours». L’ancien président américain Barack Obama aurait même accusé en 2014, la France, « de tenir un double discours, d’affirmer ne jamais payer, mais en fait de payer beaucoup ».

Edoh