Victoire de l’extrême droite en Italie : l’Europe paye -t-elle pour ses sanctions contre la Russie ?

Victoire de l’extrême droite en Italie : l’Europe paye -t-elle ses sanctions contre la Russie ?

Une coalition de partis dont l’extrême droite est en tête des résultats des législatives de ce dimanche 25 septembre en Italie. Ce retour des conservateurs au pouvoir en Italie depuis 1945, et qui inquiète l’Europe, serait-elle la résultante de ses choix dans la crise ukrainienne ?

La coalition de droite est formée par les partis post-fasciste Fratelli d’Italia, la Ligue de Matteo Salvini et Forza d’Italia le parti conservateur de Silvio Berlusconi. Elle raflerait jusqu’à 47 % des suffrages, ce qui propulserait le leader de l’un des partis, notamment Giorgia Meloni, à la tête du futur gouvernement. Cette percée des extrémistes intervient dans un contexte d’inflation galopante en Europe et l’Italie n’est pas le seul pays à être marqué par le retour des extrémistes.

L’extrême droite plébiscitée en Italie

Selon les premiers sondages, Fratelli d’Italia a recueilli entre 22 et 26% des voix, la Ligue entre 8,5 et 12,5% et Forza Italia entre 6 et 8% des votes. La coalition de l’extrême droite serait assurée d’avoir la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat. Fratelli d’Italia deviendrait ainsi le premier parti d’Italie et son leader Giorgia Meloni a déjà revendiqué la direction du prochain gouvernement.

Tunisie: plus de 280 conteneurs de déchets ménagers vont être réexpédiés en Italie

Une première depuis 1945, qu’un parti post-fasciste va gouverner l’Italie, et une première fois qu’une femme va être cheffe de gouvernement. Pendant la campagne, ses adversaires ont fait planer le spectre du retour du fascisme qu’elle incarne, en vain. En effet, Giorgia Meloni (45 ans) est depuis sa jeunesse de militante, une admiratrice de Mussolini.

Cette venue de l’extrême droite au pouvoir est redoutée par les européens. Giorgia Meloni est une nationaliste, une souverainiste revendiquée. Elle a même prévenu Bruxelles qu’elle exigerait de revoir les termes de la relation de l’Italie avec l’UE. « La fête est finie, l’Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux », a mis en garde la leader de l’extrême droite.

L’Europe paye t-elle pour ses sanctions contre la Russie ?

Pour obtenir ces résultats, « la Meloni » comme on l’appelle en Italie, a réussit à dédiaboliser son image. Mais plus encore, Giorgia Meloni a axé sa campagne contre la vie chère due à l’inflation galopante. Une situation qui provient des sanctions contre la Russie.

Matteo Salvini, Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni

Lire aussi: Sanctions contre la Russie : l’UE « s’est tiré une balle dans les poumons », selon Victor Orban

Sanctions auxquelles s’oppose l’un des partis de cette coalition d’extrême droite, notamment la Ligue de Mateo Salvini. Il faut aussi souligner que Giorgi Meloni est  proche du Premier ministre hongois Viktor Orban, qui plusieurs fois s’est opposé à la prise de ces sanctions contre la Russie.

Cette percée des conservateurs qu’on peut qualifier de séisme pour l’Europe, s’est également produite deux semaines plus tôt en Suède. Le 14 septembre, une coalition de la droite et de l’extrême droite opposée à l’envoi d’armes à l’Ukraine, a remporté les élections législatives. Provoquant la démission de la Première ministre suédoise de gauche Magdalena Andersson.

Edoh