Diplomatie : le président Donald Trump annonce et soutient la normalisation des relations entre le Maroc et Israël

Diplomatie, le président Donald Trump annonce et soutient la normalisation des relations entre le Maroc et Israël

Le président Donald Trump, à seulement six semaines de la fin de son mandat, vient de prendre une décision majeure. Ce qui semble contraire à tous les usages aux États-Unis. D’ordinaire, aucune décision majeure n’est prise par une administration sortante dans cette période de transition. En effet, le président Donald Trump a annoncé que le Maroc allait normaliser ses relations avec Israël, et que les États-Unis reconnaissaient la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Le Maroc a qualifié de « prise de position historique » la décision de Washington.

Le président Donald Trump a annoncé jeudi 10 décembre que le Maroc allait normaliser ses relations avec Israël, comme l’avaient déjà fait récemment trois autres pays arabes, et que les États-Unis reconnaissaient la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Si cette décision constitue une avancée historique pour certains, d’autres la dénoncent.

Une avancée historique selon le président Donald Trump et Benyamin Netanyahu

Le Maroc est le quatrième pays arabes qui vient de s’engager à renouer ses relations avec l’Israël. Pour le président Donald Trump, il, s’agit d’« une autre avancée historique aujourd’hui ». C’est ce qu’il a écrit sur Twitter. « Nos deux grands amis, Israël et le Royaume du Maroc, ont accepté de normaliser complètement leurs relations diplomatiques, un grand pas en avant pour la paix au Moyen-Orient », a poursuivi le président Donald Trump. C’est dans cette ambiance qu’un peu plus tard le Maroc a confirmé la reprise prochaine de ses relations diplomatiques avec l’État hébreu.

Selon les confrères de France 24, lors d’un entretien téléphonique avec le président Donald Trump, le roi du Maroc Mohammed VI a indiqué que son pays allait « reprendre les contacts officiels (…) et les relations diplomatiques dans les meilleurs délais avec Israël ». Ceci, à travers un communiqué du Palais royal.

Quant au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, il a aussi salué un accord « historique ». Comme implication directe, il a évoqué la mise en place sous peu de « vols directs » entre les deux pays. D’emblée, il faut noter que le Maroc et Israël avaient déjà disposé, dans les années 1990, de bureaux de liaison, à Rabat et à Tel-Aviv, jusqu’à leur fermeture au début des années 2000.

C’est dans ce même registre que s’est ’inscrit le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. « Un pas important vers davantage de stabilité et de coopération » dans la région, a-t-il évoqué

Il faut dire cette position du Maroc n’est que la suite et le fruit des accords d’Abraham menés par la Maison Blanche représentée par Jared Kushner, gendre et conseiller du président Donald Trump. Ce soutien du président Donald Trump à la reprise des relations entre le Maroc et l’Israël va plus loin. En effet, Trump a annoncé dans le même temps sur Twitter qu’il avait signé jeudi une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Ainsi, on a pu interpréter la position de Trump comme une contrepartie de la reconnaissance des Etats-Unis par le Maroc depuis 1777. « Le Maroc a reconnu les États-Unis en 1777. Il est donc approprié que nous reconnaissions leur souveraineté sur le Sahara occidental », a-t-il ajouté. Mohammed VI a salué une « prise de position historique » des Etats-Unis.

Mais, la position de l’ONU reste inchangée. Et à cela, s’ajoutent d’autres dénonciations.

Position inchangée de l’ONU et autres dénonciations suite à la décision du président Donald Trump

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a « une position inchangée » sur le Sahara occidental. Ceci, après la décision du président Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ce territoire. C’est ce qu’a déclaré jeudi son porte-parole Stéphane Dujarric. M. Guterres « pense (…) que la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité », a ajouté le porte-parole lors de son point-presse quotidien.

En effet, selon les Nations-unies, Rabat, qui contrôle les trois quarts de ce territoire désertique de 266 000 kilomètres carrés, propose une autonomie sous sa souveraineté, alors que le front Polisario réclame depuis des années un référendum d’autodétermination, prévu par un accord de 1991.

Les négociations impliquant le Maroc, le front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie sont au point mort depuis mars 2019.

La même source renseigne que la situation est très tendue au Sahara occidental depuis la rupture du cessez-le-feu en place depuis 1991 par les indépendantistes, après une opération militaire surprise marocaine dans une zone-tampon de l’extrême sud du territoire.

L’ONU, qui a déployé une mission de paix au Sahara occidental, a indiqué que la décision américaine ne changeait pas sa position. Il s’agit de tenter d’organiser un référendum d’autodétermination.

L’Espagne, ancienne puissance coloniale, a assuré qu’elle respectait « les résolutions des Nations unies pour trouver une voie de sortie » au conflit au Sahara occidental.
Le front Polisario a, pour sa part condamné dans les termes les plus forts la décision du président Donald Trump.

«Trump a décidé de prendre une décision qui va à l’encontre du droit international », a estimé Front Polisario.

Du côté de la Palestine, Hazem Qassem, porte-parole du mouvement islamiste Hamas a réagi auprès de l’AFP. « C’est un péché politique qui ne sert pas la cause palestinienne et encourage l’occupation (nom donné par les responsables palestiniens à Israël) à continuer de nier les droits de notre peuple», a-t-il dénoncé.

Une analyse faite par Hanan Ashrawi, qui a récemment démissionné de son poste au comité central de l’OLP parle. « de la corruption et du chantage de la part de l’administration Trump ». Le président Donald Trump qui cherche à agir le plus rapidement possible avant que Biden prenne le relai.

Mais, ce n’est pas tout à fait une surprise, précisent des analystes palestiniens car, le Maroc affichait des positions ambivalentes, ménageant les États-Unis depuis plusieurs mois.

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