Présidentielle aux Etats-Unis : la juge Barrett à la Cour suprême peut-elle favoriser la victoire de Donald Trump ?

juge Barrett

La juge Barrett, a été officiellement nommée à quelques jours d’une élection américaine importante. La juge d’Amy Coney Barrett, a prêté serment le 26 octobre. Cette prestation de serment a été organisée à la Maison Blanche par le président Donald Trump au retour de trois meetings tenus en Pennsylvanie. C’était un plaisir pour Trump qui a qualifié ce jour d’« historique pour l’Amérique ».

La juge Barrett a été nommée à la Cour suprême par un vote du Sénat (52 voix pour, 48 contre). Compte tenu des pouvoirs d’un juge de la Cour suprême et des enjeux politiques liés à la nomination de cette juge, ceci pourrait contribuer à la réélection du président Trump.

La juge Barrett, et les enjeux politiques de la nomination

L’importance et la visibilité de la Cour suprême, en partant des juges qui la composent, n’est plus à démontrer. La Cour suprême est le sommet du pouvoir judiciaire. Cette Cour comprend neuf juges, dont un président.

D’après la constitution américaine, les juges de la Cour suprême sont nommés par le président (des Etats-Unis). Toutefois, il faut l’aval du Sénat pour confirmer le choix présidentiel. La confirmation des juges à la Cour suprême est un des pouvoirs constitutionnels du Sénat. Donc, c’est le Sénat qui gère la nomination présidentielle.

Il faut souligner que les républicains sont très unis derrière le président Trump et disposent d’une majorité de 53 sénateurs. Un des enjeux essentiels pour eux, depuis le début de la présidence Trump, est précisément la nomination de juges conservateurs. Le président Trump a déjà nommé plus de 200 juges conservateurs dans les cours fédérales.

C’est d’ailleurs sur cette promesse qu’il a été élu en 2016. Il n’y a aucune raison pour qu’il s’arrête maintenant en si bon chemin. Pour les conservateurs, c’est une opportunité unique. A travers cette nomination de la a juge Barrett, Trump entend augmenter ses chances d’être réélu voire au-delà. Ceci, en considération du rôle de la Cour suprême dans la prochaine élection présidentielle.

Le rôle de la Cour suprême

On se pose la question de savoir si la Cour suprême interviendra pour départager les candidats. Sans confirmation, on se réfère à un précédent. Il est vrai que la Cour suprême n’étant que juge de la légalité et non de l’opportunité, l’objet de son contrôle est limité.

Sa seule et unique fonction vis-à-vis du Président (comme du Congrès, d’ailleurs) est de faire respecter le droit. Toutefois, un scénario est redouté par les démocrates au vu de la situation actuelle. Tout le monde pense à un précédent, notamment l’élection de 2000. Pendant cette élection de 2000, la Cour suprême est intervenue pour désigner le vainqueur et faire en sorte que George W Bush soit finalement désigné vainqueur.

C’est donc dire que techniquement, la Cour suprême ne serait pourtant pas directement amenée à se prononcer. Le ressort du droit électoral étant local, les acteurs privilégiés seraient les cours suprêmes d’États. Or, ces dernières sont à la solde du président Trump, via plusieurs nominations.

Dans ces conditions, l’arrivée de la juge Barrett conservatrice au sein de cette institution offrirait au président américain une victoire. Quel que soit le résultat du scrutin du 3 novembre, cette nomination aura des effets bien au-delà de son mandat.

Nommée à vie, la a juge Barrett de 48 ans rejoint cinq de ses collègues conservateurs dont deux ont été choisis par M. Trump. Ce qui fait de lui le président le plus influent sur la Cour suprême depuis quarante ans.

Cependant, cette nomination rapide souligne aussi l’extrême politisation du processus de désignation des juges à la Cour suprême. La juge Barrett est la première, depuis 1869, à ne pas avoir obtenu une seule voix du parti adverse.

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