Présidentielle en Gambie : un vote par billes, gage de transparence d’une élection cruciale

Présidentielle en Gambie : un vote par billes, gage de transparence d’une élection cruciale

Près d’un million d’électeurs participeront à la présidentielle en Gambie, ce samedi 4 décembre. Premier scrutin sans l’ancien président Yahya Jammeh depuis son accession au pouvoir, cette élection sera l’occasion de tester la maturité électorale des gambiens.

L’autre attraction de ce scrutin en Gambie, à part l’absence de Jammeh, est le procédé du vote. En effet, les gambiens, utilisent des billes à la place des bulletins de vote. Ces billes vont servir à départager les six candidats au poste de Président. Parmi eux figure le Président sortant, Adama Barrow, victorieux de Yahya Jammeh, au dernier scrutin.

L’importance de ce scrutin en Gambie

Le scrutin du samedi 4 décembre sera la première élection libre depuis plusieurs années, selon plusieurs observateurs. En effet, l’ancien président Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir en 1994, a régné sur le pays pendant 22 ans d’une main de fer. Mais en 2016, lors de la présidentielle en Gambie, il se fera dépasser par son challenger Adama Barrow. Il a tout de même fallu l’intervention des forces de la Cédéao pour que Jammeh quitte le pouvoir.

Adama Barrow, actuel Président de la Gambie

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C’est donc la première fois depuis plus de deux décennies qu’une élection présidentielle en Gambie va se dérouler sans la présence de Jammeh. Même si son ombre plane toujours sur l’élection depuis son lieu d’exil, par son soutien public à l’un des candidats, beaucoup de gambiens se réjouissent de l’air de liberté qui a prévalu durant la campagne. Et en général dans le pays depuis cinq ans. Ce qui fait espérer une période post-électorale apaisée à l’image de la campagne.

Quant au président sortant Adama Barrow, ce dernier a l’avantage d’avoir incarné le renouveau après Jammeh. La fin du régime dictatorial qu’il a sifflé, est un élément important de son bilan. Mais des gambiens regrettent l’alliance qu’il a passé avec le parti de Jammeh (APRC) et le fait qu’il n’ait pas respecté sa promesse initiale de ne rester que trois ans au pouvoir. Il aura donc fort à faire devant son principal rival Ousainou Darboe, mais aussi face au dauphin de Jammeh, Mammah Kandeh, dans ce scrutin à un seul tour.

Vote avec des billes à la présidentielle en Gambie

Le système de vote utilisé à l’élection présidentielle en Gambie est unique en son genre. C’est un système introduit en 1965, en raison du taux élevé d’analphabétisme à l’époque dans le pays. A la place des bulletins de vote, chaque électeur recevra d’un agent électoral une bille. Cette bille sera introduite dans l’un des bidons peints au couleurs de chaque candidat.

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Chaque bidon dispose d’un tuyau à son sommet, par lequel l’électeur fera passer sa bille. Dès qu’une bille tombe dans un bidon, une cloche retentit faisant savoir que quelqu’un a voté. Ce système garantit, selon les organisateurs, la fiabilité de l’élection présidentielle en Gambie. Ce système a aussi un avantage, côté coût, disent-ils. Mais l’ouverture de la scène politique fait que ce système de vote tend à disparaitre.

En effet, la pluralité des candidats fera que l’usage des bidons sera encombrant et encore plus quand il s’agira d’élections législatives. Sous le règne de Yahya Jammeh, un petit nombre de bidons était utilisé dans chaque bureau. Mais rien ne dit que l’abandon de ce système se fera juste après cette présidentielle en Gambie, d’autant plus que cette réforme était envisagée depuis 2017.

Edoh