Fusillade et manifestations à Paris : la France accusée de propagande anti-Turquie

Fusillade et manifestations à Paris : la France accusée de propagande anti-Turquie

L’ambassadeur de France en Turquie a été convoqué ce lundi 26 décembre au ministère turc des Affaires étrangères. Ankara proteste contre les manifestations qui ont suivi le meurtre de trois kurdes vendredi passé à Paris, y voyant une propagande anti-Turquie.

Une fusillade, vendredi passé à Paris visant des kurdes, a fait trois morts dans cette communauté. S’en sont suivies des manifestations émaillées de violences au cours desquelles les participants établissaient un lien entre le meurtrier français et la Turquie. Pour Ankara, il s’agit d’une propagande anti-Turquie.

Propagande anti-Turquie

«Nous avons exprimé notre mécontentement face à la propagande lancée contre notre pays par les cercles du PKK», a déclaré une source diplomatique turque à l’AFP, après la convocation de l’ambassadeur français Hervé Magro. Ankara reproche à Paris d’avoir laissé ces manifestations se dérouler alors qu’elles étaient menées par des partisans du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.

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Manifestations après le meurtre de trois Kurdes

Ce mouvement des Kurdes (une ethnie en Turquie) est considéré comme rebelle par les autorités turques avec qui il mène une lutte armée depuis 1984. Les manifestants avaient d’ailleurs brandi des pancartes évoquant des liens entre le meurtrier, un retraité français, et la Turquie. Et des slogans comme «Vive la résistance du peuple Kurde», ont été scandés.

La source diplomatique turque a assuré que «des représentants du gouvernement français et des politiciens» ont repris ces accusations et que «le gouvernement français et certains politiciens ont été utilisés comme des instruments» de propagande anti-Turquie. Dimanche, un conseiller spécial du président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné ces manifestations violentes derrière lesquelles il voit le PKK.

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«La même organisation terroriste que vous soutenez en Syrie». «Le même PKK qui a tué des milliers de Turcs, de Kurdes et des forces de sécurité au cours des 40 dernières années. Maintenant, ils brûlent les rues de Paris. Allez-vous toujours garder le silence ?» a-t-il interpellé la France. En attendant, le suspect de la fusillade , un français qui a reconnu avoir agi par «haine pathologique» des étrangers, a été mis en examen et placé en détention provisoire ce lundi.

Edoh