RDC : Affaire des 100 jours, la libération de 02 détenus fait grand bruit

RDC Affaire des 100 jours, la libération de 02 détenus fait grand bruit

L’affaire des 100 jours, qui a fait grand bruit au en RDC refait surface avec la libération de 02 détenus. Une relaxation suite à l’ordonnance n°20 /150 du 30 décembre 2020 portant mesure collective de grâce  signée par le Président de la République, Félix Tshisekedi. Ceci au même moment que 23 détenus sont condamnés par un tribunal militaire pour l’assassinat de l’ancien chef de l’État Laurent-Désiré Kabila en 2001. Mais, ces deux libérations ont provoqués un tollé en RDC.

Les Congolais ne comprennent toujours pas la raison de la sortie de prison des patrons de l’Office des voiries et drainage (OVD) et de la Société congolaise de construction (SOCOC

Libération incompréhensible dans l’Affaire des 100 jours

Benjamin Wenga et Modeste Makabuza avaient été reconnus coupables au printemps dernier de détournement de fonds publics dans l’affaire des 100 jours du président Félix Tshisekedi. Selon les confrères d’Afrikarabia, les deux accusés avaient été condamnés à 5 ans et 3 ans de prison pour avoir détournés 12 millions de dollars dans des projets de construction de route à Goma et Bukavu.

La même source renseigne que ce procès anti-corruption historique, qui avaient aussi vu condamner le directeur de cabinet du chef de l’Etat Vital Kamerhe à 20 ans de prison, avait fait grand bruit au Congo.

Cette libération est d’autant plus incompréhensible que les noms des deux directeurs généraux de ces entreprises publiques ne figurent pas sur l’ordonnance présidentielle, et que cette même ordonnance exclue de la grâce les condamnés pour « corruption et détournement de deniers publics ».

Les ONG anti-corruption scandalisées

L’imbroglio judiciaire a rapidement fait scandale à Kinshasa où la lutte contre la corruption était une des mesures phares du président Tshisekedi. « La justice condamne, le président gracie » titrait ce week-end un journal de la capitale congolaise. « Un scandale ! », s’exclame Georges Kapiamba de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).

Pour lui, non seulement l’ordonnance portant mesure de grâce collective exclut les personnes condamnées pour détournement des deniers publics, mais ce juriste rappelle que même la décision judiciaire qui avait été prise à leur encontre, excluait toute la remise de peine ou la libération conditionnelle. « Le vice-ministre UDPS de la Justice a profité de l’exécution de l’ordonnance de grâce présidentielle pour accorder. Ces deux personnes doivent retourner en prison », conclut Maitre Kapiamba.

L’Observatoire de la dépense publique, cette ONG qui avait alerté sur les malversations financières dans le contrat, s’indigne également. Pour son patron, Florimond Muteba, après cette étrange libération dans l’affaire des 100 jours, le pays est plongé dans la culture de l’impunité. Joint par RFI, le ministre intérimaire de la Justice Bernard  Ngumbi, promet de réagir ultérieurement, quand déjà des ONG comme l’ACAJ exigent des poursuites à son encontre.

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