Une nouvelle loi pour assouplir le régime des associations en Mauritanie

Une nouvelle loi pour assouplir le régime des association en Mauritanie
Une nouvelle loi pour assouplir le régime des association en Mauritanie

Les associations en Mauritanie, ont été longtemps régie par la loi 1964, qui consacrait une autorisation administrative préalable. Désormais avec la nouvelle loi, une déclaration de création suffit. Elle a été adoptée ce jeudi 14 décembre. En effet, l’ancien régime était contesté par les organisations de défense des droits de l’homme, car il servait selon elles de prétexte aux autorités pour réprimer les responsables d’association en Mauritanie non reconnues.

En effet, des centaines d’association en Mauritanie n’ont jamais eu d’agrément. Sans agrément, elles ne sont pas reconnues et n’ont pas le droit de mener leurs activités. Cette nouvelle loi est un soulagement même si d’aucuns pensent que cela ne changera pas grande chose.

Une loi pour protéger les association en Mauritanie

Sans récépissé, plusieurs association en Mauritanie ont été victimes des violations de leurs droits. C’est le cas de l’association Touche pas à ma nationalité. « Toutes nos manifestations ont été réprimées dans le sang », rappelle son secrétaire général Dia Alassane. « Un de nos militants a été assassiné par la gendarmerie lors d’une marche réprimée à Maghama, le 27 septembre 2011 », a-t-il ajouté. « Nous mériterions d’être reconnus et de pouvoir mener nos activités de manière légale », a-t-il déclaré.

Biram Dah Abeid, le leader du mouvement abolitionniste IRA, a passé deux ans en prison avec plusieurs autres cadres pour appartenance à une organisation non autorisée. Il se prononce. « La Mauritanie revient de loin, les libertés publiques reviennent de loin. Nous pensons que les mouvements des droits de l’Homme vont reprendre du poil de la bête, vont avoir de l’espace devant eux pour accélérer la conscientisation du peuple mauritanien et la démocratisation de la Mauritanie », a-t-il indiqué.

Une loi qui ne rassure pas

Pour une partie de l’opinion publique mauritanienne, cette nouvelle loi ne changera pas grande chose. Car, le ministère de l’Intérieur est libre d’accorder ou de refuser l’agrément. Même en accordant l’agrément ou le récépissé, il a toujours ce pouvoir d’interdire des manifestations, soit retirer l’agrément.

C’est d’ailleurs ce qui a poussé la parlementaire de l’opposition Kadiata Malick Diallo, à dire en revanche qu’il est encore trop tôt pour crier victoire. « Le ministère de l’Intérieur a d’abord le pouvoir de refuser de donner un récépissé. Ensuite, de demander la suspension d’une association, parce que c’est lui qui apprécie. Les problème sont toujours là », a-t-elle signifié.

Pour les députés de l’Union pour la république, le parti au pouvoir, ce nouveau texte régissant la création d’une association en Mauritanie constitue une «étape décisive sur la voie de la démocratie ».

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