Renouvellement du mandat de la Minusma : le Mali n’exécutera pas toutes les dispositions adoptées par l’ONU

Renouvellement du mandat de la Minusma : le Mali n’exécutera pas toutes les dispositions adoptées par l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a adopté une Résolution qui proroge le mandat de la MINUSMA d’un an au Mali. Mais le pays rejette certaines dispositions de la résolution adoptée ce mercredi 29 juin.

Le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilité au Mali (Minusma) arrivait à échéance le 30 juin 2022. Son prolongement jusqu’au 30 juin 2023 a été adopté avec 13 voix pour, 2 voix contre et 0 abstention. Mais le Mali qui dénonce la non prise en compte de certaines de ses réserves a décidé de ne pas appliquer la résolution dans son intégralité.

Prorogation du mandat de la Minusma

La nouvelle résolution qui proroge le mandat de la Minusma autorise la mission à utiliser tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de son mandat. Notamment soutenir la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali. Cependant la Minusma risque de croiser un grand obstacle sur son chemin.

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En effet, le gouvernement du Mali a émis des réserves sur l’ancien mandat de la Minusma. Bien qu’il ait obtenu l’abandon des vols français d’appui à la Minusma, il s’est dit non satisfait de cette résolution adoptée. L’Ambassadeur Représentant permanent du Mali, Issa Konfourou, a indiqué que son gouvernement prend acte de cette adoption.

Cependant, « le Gouvernement du Mali est au grand regret de constater que certaines de ses réserves fortes ont tout simplement été ignorées dans la version finale de la résolution que vous venez de voter », a-t-il ajouté. Dans cette posture, il est soutenu par la Russie et la Chine qui se sont abstenu de voter.

Le Mali ne respectera pas certaines dispositions du mandat

M. Issa Konfourou a indiqué que son gouvernement « réitère son opposition ferme à la liberté de mouvement de la MINUSMA dans l’exécution de son mandat dans le domaine des droits l’homme ». Aussi, « pour des impératifs de respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité, les mouvements de la MINUSMA ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes maliennes ».

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« Le Mali n’est pas en mesure de garantir la liberté de mouvement pour des enquêtes de la MINUSMA sans l’accord préalable du Gouvernement. Par conséquent, le Mali n’entend pas exécuter ces dispositions, malgré leur adoption par le Conseil de sécurité », a-t-il prévenu.

En ce qui concerne « les enquêtes sur les allégations de violations des droits de l’homme » elles « relèvent de la responsabilité principale des autorités maliennes ». Le mandat de la MINUSMA ne peut lui permettre que « d’apporter l’assistance nécessaire à cet égard. Elle n’a pas vocation à se substituer au Gouvernement du Mali », a protesté M. Konfourou.

Esso A.