Irak : l’imam chiite Moqtada al-Sadr ordonne à ses partisans d’arrêter les combats

Irak : l’imam chiite Moqtada al-Sadr ordonne à ses partisans d'arrêter les combats

Ce mardi 30 août, le leader chiite Moqtada al-Sadr a ordonné à ses partisans de se retirer de la zone verte à Bagdad. Ce, après deux jours de combats mortels qui ont suivi son annonce lundi, de retrait définitif de la scène politique irakienne.

La zone verte est une enclave hautement sécurisée dans la capitale irakienne et qui abrite le parlement, les services du gouvernement irakien, l’ambassade américaine. L’annonce du leader chiite a poussé ses partisans dans les rues qui ont investi ce lieu et les bureaux. L’intervention des forces de l’ordre a provoqué des combats qui ont fait au moins 23 morts et des centaines de blessés.

Les partisans de Moqtada al-Sadr en colère

Après l’annonce de Moqtada al-Sadr lundi, des centaines de ses partisans ont envahi le Palais de la République dans la zone verte, ou siège le Conseil des ministres. Pendant que certains partisans du leader envahissaient les bureaux, d’autres manifestaient à l’entrée de la zone verte, obligeant les forces de sécurité à lancer des grenades lacrymogènes.

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Tard dans la soirée, des tirs nourris d’armes automatiques et des explosions ont été entendus depuis ce périmètre. Selon une source sécuritaire, les Brigades de la paix, un groupe armé aux ordres de Moqtada al-Sadr, visaient la Zone Verte depuis l’extérieur. Des obus de mortier sont tombés dans le périmètre. A l’intérieur se trouvaient des forces spéciales de l’armée et une unité du Hachd al-Chaabi, d’anciens paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces irakiennes, qui répliquaient.

Selon un nouveau bilan fournit par une source médicale, 23 partisans de Moqtada al-Sadr ont été tués et 380 autres personnes ont été blessées. Les violences ont gagné d’autres localités et un couvre-feu a été instauré dans tout le pays. Mais les combats ont repris ce mardi après une nuit relativement calme.

L’Imam ordonne à ses partisans de se retirer

Moqtada al-Sadr a organisé une conférence de presse ce mardi dans son fief de Najaf. Il a donné  «60 minutes» à ses combattants pour se retirer de la Zone verte, faute de quoi il a menacé de les «désavouer». «Je présente mes excuses au peuple irakien, seul affecté par les événements», a-t-il ajouté.

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violences dans la zone vert

Un appel suivi quelques minutes arpès, du retrait de ses partisans de la zone, a constaté l’AFP. L’armée a également annoncé la levée du couvre-feu national. L’imam est un homme influent sur la scène politique irakienne. Son parti est arrivé premier aux législatives d’octobre 2021 en Irak, avec 73 sièges sur 329. Mais depuis, l’imam est incapable de former une majorité, d’où l’impasse politique que traverse le pays.

Lui et les autres barrons de la politique, notammant  le Cadre de coordination rival pro-Iran, ne parviennent pas à s’accorder sur le nom d’un nouveau Premier ministre. Le pays est donc sans nouveau gouvernement et nouveau président depuis les législatives. Après avoir fait démissionner ses députés en juin, l’imam a affirmé vouloir « réformer » le système et en finir avec la « corruption ». Revendications reprises par ses partisans dans les rues. Des appels au calme sont venus de Washington et de l’ONU.

Edoh