Libye: célébration de la révolution, le maréchal Haftar sérieusement critiqué

célébration de la révolution, le maréchal Haftar sérieusement critiqué

Le maréchal Haftar, qui a fait des anciens cadres de l’armée de Kadhafi ses alliés pour prendre le pouvoir est sérieusement critiqué par les artisans de la révolution libyenne. En effet, les Libyens ont célébré ce mercredi le dixième anniversaire du début de la révolution qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Si leur pays reste miné par les divisions, la relance du dialogue politique a ravivé l’espoir de voir naître un État démocratique. Les célébrations ont duré une bonne partie de la journée et de la nuit. 

Le sang des martyrs ne sera pas versé en vain. Les slogans et les symboles de la révolution du 17 février s’affichent plus fort que jamais à Tripoli. La ville n’oublie pas la longue et féroce guerre qui l’opposait encore l’an dernier au maréchal Haftar.

Une ambiance de fête

L’ambiance est à la fête en Tripolitaine, grande région de l’Ouest, où les autorités locales ont prévu célébrations, discours, chants et feux d’artifice.

La flamme inaugurant les célébrations a été allumée mardi soir sur la place des Martyrs, en présence du chef du gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj.

Selon les confrères de Le matin, dans la capitale, où vit la moitié de la population, les rues sont parées de banderoles, d’arches de lumières et de décorations, après un grand lifting mené tous azimuts ces derniers jours. La même source renseigne qu’à chaque coin de rue, des vendeurs proposent des ballons aux couleurs nationales et drapeaux: celui de l’indépendance de la Libye en 1951 mais aussi le drapeau amazigh (berbère), emblème d’une partie de la population.

À Zawiya, à 45 kilomètres de Tripoli, les habitants affluent vers le centre-ville, où des dizaines de «révolutionnaires» avaient été exécutés en 2011, après avoir été encerclés par les pro-Kadhafi

Le maréchal Haftar sérieusement critiqué

Cette célébration a été aussi l’occasion de condamner le coup de force du maréchal Haftar. Ahmed Laarbi, un rescapé a perdu de la bataille de Syrte en 2011 se prononce.

« Moi j’ai dû fuir Benghazi à cause de ce tyran de Haftar. J’espère que notre prochain gouvernement pourra organiser les élections et qu’on pourra vraiment choisir nos dirigeants. Pour qu’ils ne s’imposent plus par la force. Les rebelles ne veulent plus se battre pour des chefs, ils veulent entrer dans une armée, une police nationale », a-t-il souligné.

Mohamed El-Chennewi s’inscrit dans la même logique. « Il a fait la guerre à la Libye de Benghazi à Derna, et du sud libyen à Tripoli. Il a détruit, tué tout ce qui était sur son passage. Mais on lui fait quand même une place à la table du dialogue et il est toujours sur scène », a-t-il signifié.

« Ça nous le refusons tout net. Nous portons un message au nom de tous ceux qui ont fait le sacrifice ultime en donnant leur vie pour cette révolution. Ils ont fait ça pour un Etat démocratique et musulman, souverain et qui garantisse l’application de la loi », a-t-il ajouté. (…) Nous ne voulons pas des criminels de guerre comme Haftar et des hommes politiques qui le soutiennent. Ils veulent une armée qui soit au service d’un homme et pas de la Nation », a-t-il martelé.

Lire aussi : Libye: l’International Crisis Group prévient contre l’échec du dialogue politique