Lybie : les deux premiers ministres se font ouvertement la guerre

Lybie : les deux premiers ministres se font ouvertement la guerre
Fathi Bachagha, nouveau premier ministre nommé par le Parlement de Tobrouk

La lutte entre les deux premiers ministres de la Lybie devient acerbe pour le contrôle de la capitale Tripoli. Les efforts de médiation de part et d’autres, n’y changent apparemment rien.

Nommé le mois dernier par la Chambre des représentants basé à Tobrouk, dans l’est libyen, Fathi Bachagha, peine à prendre le pouvoir. La raison est que, celui-ci est détenu par l’ancien premier ministre Abdel Hamid Dbeibah, dans la capitale Tripoli. Les démonstrations de force deviennent violentes entre les deux rivaux.

Rivalité grandissante entre les deux premiers ministres

Depuis sa nomination par le parlement de Tobrouk, le premier ministre Bachagha peine à s’imposer. Les membres du gouvernement qu’il a formé n’ont pas tous pu prêter serment devant ce parlement. Trois d’entre eux, avaient même été enlevés. Et pourtant, il a annoncé mardi qu’il se rendra à Tripoli, d’ici quelques jours pour prendre le pouvoir.

Crise politique en Libye: rien ne va, dix ans après kadhafi

M. Bachagha a indiqué que son cabinet « n’est pas un gouvernement parallèle mais légal et pour tous les Libyens ». Aussi prendra-t-il le pouvoir « par la force de la loi et non pas par la loi de la force ». Il affirme refuser la guerre et œuvrer à l’intégration des miliciens dans les institutions de l’Etat.

Une mission difficile dans la mesure où les parades militaires des milices affiliées à chacun des deux premiers ministres, se sont multipliées avec la prestation de serment du nouveau gouvernement. Evènement perturbée par le premier ministre Dbeibah, qui a fait fermer l’espace aérien national. Empêchant ainsi des ministres du gouvernement rival, de se déplacer sur Tobrouk.

Difficile d’entrevoir le bout du tunnel

Au delà de la fermeture de l’espace aérien, le premier ministre Dbeibah a pris d’autres mesures d’obstruction du gouvernement rival. son gouvernement a alloué, la semaine dernière, des fonds à une milice nommée « forces communes ». Ce sont eux qui ont enlevé les trois ministres du gouvernement rival.

Abdel Hamid Dbeibah, premier ministre siégeant à Tripoli

Lire aussi: Poste de Premier ministre en Libye: les candidatures sont ouvertes sur fond de contestation de l’actuel titulaire

En outre, ils ont poussé loin le bouchon en assassinant un jeune blogueur de 22 ans, critique envers le premier ministre Dbeibah. L’information est donnée par nos confrères de Rfi. Il est alors difficile de donner du crédit à l’ambassadeur américain en Libye, Richard Norland, qui a contacté les deux premiers ministres. Selon lui, ils « veulent éviter une escalade de la violence ». En outre l’ONU peine à concilier le parlement de Tobrouk et le Sénat basé à Tripoli.

Bachaga a demandé le soutien de la communauté internationale leur promettant des élections futures. Mais, le vote de confiance controversé, obtenu par son gouvernement, avait ébranlé ses soutiens occidentaux et onusiens. Il a, tout de même reçu les soutiens des présidents égyptien et saoudien mardi. Son allié, Khalifa Haftar, mobilise aussi ses forces. Quant à Dbeibah, il a le soutien de l’influent chef des tribus du Fezzan, Ali Abou Sbeiha. Mais, il a perdu certains soutiens occidentaux.

Edoh