Bénin: l’opposant Sébastien Ajavon se tourne vers l’ONU pour être candidat

Bénin: l’opposant Sébastien Ajavon se tourne vers l'ONU pour être candidat

Sébastien Ajavon, le principal opposant à Patrice Talon, vient de saisir le comité des droits de l’homme du Haut-Commissariat des Nations unies à Genève. En effet, l’homme politique béninois ne pourra pas prendre part aux scrutin présidentiel du 11 avril prochain. En 2018, il a été condamné pour trafic de cocaïne. Depuis lors, il est en exil en France.

Pour Sébastien Ajavon -qui dispose du statut de réfugié politique-, il s’agit d’une injustice visant à l’écarter de la vie politique béninoise. Une condamnation qui doit être annulée ainsi que la suspension de la procédure judiciaire à son encontre.

Sébastien Ajavon réclame l’annulation de sa condamnation

La condamnation de l’opposant Sébastien Ajavon l’empêche d’être non seulement électeur mais également et surtout de l’écarter de l’élection présidentielle. Bref, il est inéligible. C’est justement compte tenu de ces obstacles que ses avocats réclament une annulation de cette condamnation ainsi que la suspension de toute procédure judiciaire à son encontre.

Même si la Cour africaine des droits de l’homme avait tranché en faveur de l’opposant, l’Etat béninois demeure réticent. Il s’agit en réalité de permettre à l’opposant de participer à l’élection présidentielle d’avril prochain dont le dépôt des candidatures est prévu entre le 1er et le 4 février.

« Il y a l’idée qu’il est engagé dans une course contre la montre par rapport aux limitations et aux barrières qui ont été mises sur son chemin sur le plan judiciaire ». C’est ce qu’a déclaré l’un des avocats de Sébastien Ajavon, Maître Antoine Vey.

« Nous espérons obtenir des investigations rapides, peut-être des mesures provisoires et puis surtout, une forme de prise de position de la communauté internationale pour essayer d’enjoindre le Bénin de respecter le processus démocratique », a-t-il indiqué.

L’avocat de Sébastien Ajavon parle d’une « Dérive autoritaire »

A en croire Maître Antoine Vey, la condamnation de l’opposant Sébastien Ajavon et la réticence de l’Etat béninois à se conformer aux recommandations de la Cour africaine des droits de l’Homme constituent une « dérive autoritaire ».

« Ce qui est alarmant, c’est que le Bénin a toujours fait office de laboratoire démocratique dans la région et qu’aujourd’hui, malheureusement, il y a une dérive autoritaire qui est constatée dont Monsieur Ajavon est victime », a laissé entendre l’avocat. « En fait, c’est cela que nous remettons en cause, c’est-à-dire la destruction de l’État de droit au sein du Bénin par le verrouillage du processus politique et toutes les mesures qui pourront être prises pour essayer de déverrouiller ce processus politique, nous les engagerons », a-t-il poursuivi.

« Et Monsieur Ajavon est déterminé dans son souhait de pouvoir concourir à cette élection et dans son souhait de voir cette élection libre, démocratique et permettant au peuple béninois de choisir librement leur prochain président. », a-t-il confié.

Selon les informations, le ministre de la Justice du Bénin, Séverin Quenum, n’a pas souhaité faire de commentaires sur cette affaire.

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