États-Unis: le second procès en destitution de Trump a démarré ce mardi

second procès en destitution de Trump a démarré ce mardi
US President Donald Trump arrives to speak to supporters from The Ellipse near the White House on January 6, 2021, in Washington, DC. - Thousands of Trump supporters, fueled by his spurious claims of voter fraud, are flooding the nation's capital protesting the expected certification of Joe Biden's White House victory by the US Congress. (Photo by Brendan Smialowski / AFP)

Le second procès de destitution de Trump a démarré ce mardi 09 février 2021 au Sénat américain. Il est accusé d’avoir « incité » ses partisans à se lancer à l’assaut du Capitole le 6 janvier. Un an après une première procédure, il est ainsi le premier président américain marqué à deux reprises du sceau de « l’impeachment » Cette première journée d’audience a été consacrée à l’examen d’une requête des avocats de Donald Trump qui demandaient tout simplement l’annulation du procès.

La première journée du procès de destitution de Trump a été consacrée à la légalité de la procédure en elle-même, que les avocats du président contestaient. La question a finalement été tranchée par un vote en fin d’après-midi qui a déterminé que ce procès de destitution était bel et bien conforme à la Constitution.

Destitution de Trump, conforme à la constitution selon les démocrates

Durant deux heures, les démocrates ont expliqué le fondement de la procédure. « Juger qu’elle est illégale entraînerait une exception de janvier pour tous les présidents futurs, ils pourraient faire ce qu’ils veulent sans en subir les conséquences ». C’est ce qu’a fait valoir Jamie Raskin qui dirige l’équipe de procureurs. Pour renforcer son argument, il a diffusé une vidéo de près de dix minutes retraçant les événements du 6 janvier et l’invasion du Capitole par des partisans de Donald Trump. Un film violent ayant touché les élus qui ont vécu la scène en direct ce jour-là.

« Ce que nous avons expérimenté ce jour-là est le pire cauchemar des pères fondateurs devenu réalité », a lancé le démocrate Joe Néguse. « Les présidents ne peuvent pas enflammer une insurrection au cours des dernières semaines de mandat et ensuite s’en aller comme si rien ne s’était passé. Pourtant c’est la règle que le président Trump souhaite que vous adoptiez », a-t-il ajouté.

Au final, démocrates et républicains se sont entendus sur un seul point : la performance de l’avocat de Trump, Bruce Castor, n’était pas au niveau. « Il parlait pour ne rien dire », a déclaré à l’AFP le sénateur républicain John Cornyn.

Par ailleurs, les démocrates ont aussi fait valoir le devoir du Sénat, qui, selon la Constitution, doit instruire le procès de toute personne mise en accusation par la Chambre des représentants.

Les arguments des avocats de Donald Trump

De leur côté, les avocats du président Trump ont aussi eu droit à deux heures pour faire valoir leur point de vue. Ces avocats estiment que leur client Trump, n’a fait que jouir de sa liberté d’expression en contestant le résultat de l’élection. A en croire ces derniers, du moment où Donald Trump a quitté la Maison Blanche, il ne peut pas faire l’objet d’un tel procès, et que la procédure de destitution de Trump n’a pas lieu d’être et est contraire à la Constitution. Un partisan de Trump s’inscrit dans la même logique. « Je continue de penser que tout ça, c’est juste un canular des démocrates. Et puis, je ne vois même pas l’intérêt de tout ça … Il a déjà quitté le pouvoir ! Franchement, laissez-le finir sa vie en paix », a-t-il estimé.

« C’est une procédure irresponsable guidée par la haine », a estimé l’avocat David Schoen. « Ils veulent sacrifier le caractère de notre nation pour faire progresser leur haine, et par peur qu’un jour ils pourraient perdre le pouvoir..», a-t-il ajouté.

Même si les démocrates ne disposent d’une majorité écrasante au Sénat, la probabilité est forte que le procès soit déclaré légal, d’autant qu’en plus des cinquante démocrates, six républicains ont voté aux côtés des démocrates.

Dans cette bataille, le chef de la majorité démocrate a toutefois lancé un appel à ses collègues républicains de se délier des pressions politiques et d’étudier les preuves qui seront présentées avec le sérieux que requiert la procédure. « C’est très important, c’est l’avenir du pays qui est en jeu » a déclaré Chuck Shumer.

Il faut préciser que compte tenu des priorités de l’heure, le procès de destitution de Trump devrait être beaucoup plus court que celui de l’année dernière. Il est entouré par mesures de sécurité exceptionnelles.

Le procès de destitution de Trump reprendra ce mercredi à midi avec l’exposé des faits, chaque partie disposant de seize heures.

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