Mauritanie : Sidi Ould Cheikh Abdallahi passe l’arme à gauche

Mauritanie : Sidi Ould Cheikh Abdallahi passe l’arme à gauche

Dans la nuit du 22 au 23 novembre, la Mauritanie a été frappée de plein fouet par une triste nouvelle. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le premier président démocratiquement élu, est décédé. Il a rendu l’âme des suites d’une longue maladie dans une clinique de la capitale Nouakchott.

L’ancien chef de l’État mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi élu en 2007 a été renversé par un coup d’Etat en août 2008. Dans un pays où l’armée jouait un rôle prépondérant, il fut le premier président élu démocratiquement. Les Mauritaniens l’appelaient affectueusement « Sidioca ». Pour honorer sa mémoire, un deuil national de trois jours est observé depuis hier 23 novembre.

Un court séjour au pouvoir pour Sidi Ould Cheikh Abdallahi

Bien qu’arrivé au pouvoir dans les normes, le règne de Sidi Ould Cheikh Abdallahi n’a été que de très courte durée. Il n’a été chef de l’État que durant seize mois. Son chef d’état-major particulier, le général Mohamed Ould Abdel Aziz l’a renversé par un coup un coup d’État militaire.

Celui-ci reprochait à Sidi Ould Cheikh Abdallahi son laxisme dans la gestion de la menace que représente les groupes armés islamistes. Il s’agit en l’occurrence de la terreur semée par Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Un homme de conviction

Dans l’exercice de ses fonctions, Sidi Ould Cheikh Abdallahi avait refusé d’être le pantin des hauts gradés de l’armée. Ces derniers voulaient impérativement avoir une main mise sur la gestion des affaires de l’Etat. Chose à laquelle il a préféré dire non.

Il s’est donc farouchement opposé à cette ingérence et cela lui a valu sa sortie. Après le coup d’Etat, Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été emprisonné pour un moment avant d’être libéré le 21 décembre 2008. Ceci après des négociations avec les auteurs du coup d’Etat.

Par la suite, il a été placé sous résidence surveillée dans son village natal de Lemden. Celui-ci est situé à environ 200 kilomètres d’Aleg. Ces dernières années, il s’est retiré de la vie politique et s’est fait très discret.

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