Sommet pour la démocratie : l’initiative du président américain, Joe Biden, divise

Sommet pour la démocratie : l’initiative du président américain, Joe Biden, divise

Sur initiative du président américain Joe Biden, un « sommet pour la démocratie » se tient par vidéoconférence, ces 9 et 10 décembre. Mais l’objectif même dudit sommet prête à confusion, vu la liste des pays invités par Joe Biden.

Si l’objectif de cette rencontre virtuelle est de promouvoir la démocratie dans le monde, la liste des pays invités par Joe Biden prête à sourire. En effet, parmi la centaine de pays invités, certains sont décrites par la politique américaine comme non démocratiques. Et d’autres, laissés sur la touche apparaissent comme démocratiese, au vu des critères des USA. Ce qui interroge sur les réelles intentions de Joe Biden.

Promouvoir les valeurs démocratiques dans le monde

Dans le souci de corriger l’ambiguïté jetée sur la démocratie américaine par la gouvernance de Trump, Joe Biden a promis pendant sa campagne, d’organiser un sommet pour la démocratie. L’objectif du président américain est d’affirmer le leadership américain en matière de lutte contre l’autoritarisme et la corruption, et pour le respect des droits de l’homme.

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C’est ainsi que 111 pays ont été invités à cet évènement virtuel, symbole du combat entre les démocraties et, les dictatures. « N’en doutez pas, nous sommes à l’heure de vérité pour la démocratie », a même affirmé Uzra Zeya, la sous-secrétaire d’État américaine pour la Sécurité, la Démocratie et les Droits humains.

Mais le sommet pour la démocratie prend des airs d’instrumentalisation de cette notion au profit des Etats-Unis. On retrouve, notamment parmi les invités, des pays comme le Brésil, la Pologne, le Pakistan, les Philippines, décrites comme violant les droits de l’homme. Mais la Hongrie et la Turquie, pourtant membres de l’UE en sont absentes. Cette liste fait de Joe Biden, celui qui décide de qui est bon ou mauvais dans le monde, et suscite de vives réactions.

Sommet pour la démocratie, instrument géopolitique de Joe Biden

Deux grands absents, sans surprise, de ce sommet pour la démocratie, sont la Chine et la Russie. Ces deux pays n’ont pas hésité à fustiger l’initiative. En fin novembre dans une tribune conjointe, les ambassadeurs russe et chinois qualifiaient déjà de « mentalité de guerre froide », cette propension de Joe Biden à définir « qui est un ‘pays démocratique’ et qui n’est pas éligible à ce statut ».

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Pour ces diplomates, il n’existe pas un modèle unique de démocratie. Et la Russie décrit le sommet pour la démocratie comme « un instrument pour atteindre des objectifs géopolitiques ». Selon Rfi, les réserves sur ce sommet viennent aussi des européens, notamment quant à sa finalité. Il ressemble plus à un front contre la Chine sous couvert de promotion de la démocratie.

Les critiques sont aussi internes aux USA. Pour Bruce Jentleson, professeur de sciences politiques à l’Université Duke, le sommet pour la démocratie est une « mauvaise idée ». « Nous avons des problèmes plus importants que n’importe quelle autre démocratie occidentale », a-t-il ajouté à l’AFP. Mais l’administration Biden se défend. Le sommet pour la démocratie vise juste à « réunir des pays contre le déclin démocratique autour des questions de lutte contre la corruption, des droits de l’homme ».

Esso A.