La stratégie du président Ouattara est aujourd’hui dévoilée dans le journal L’Opinion. Les proches du président la détaillent point par point.

Un article du journal français L’Opinion raconte comment Alassane Ouattara a tout prévu, dans les moindres détails, pour se faire réélire lors de la présidentielle d’octobre. Alors que le président ivoirien devrait annoncer sa candidature ce jeudi 6 août, à la veille de la célébration de la Fête de l’Indépendance.

Stratégie du président Ouattara, le verrouillage sécuritaire                                             

En nommant son ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, Premier ministre après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, Alassane Ouattara a déjà tout prévu : la Côte d’Ivoire sera synonyme de tout sécuritaire lors de ces trois prochains mois. En profitant de la situation sanitaire due au coronavirus et des risques d’attentats terroristes, Hamed Bakayoko pourrait faire peser une chape de plomb sur le pays dans les prochaines semaines. L’Opinion parle ainsi du « verrouillage sécuritaire » que le nouveau Premier ministre va effectuer, lui qui a géré auparavant la Sécurité intérieure. En cas de manque de transparence du scrutin, il saura mater avec une main de fer la rue, si cette dernière s’embrase.

Stratégie du président Ouattara un processus  électoral à son avantage                                                                                                                                                       La CADH (Cour africaine des droits de l’Homme) a beau avoir fait comprendre à Alassane Ouattara que les Commissions électorales indépendantes (CEI) locales étaient déséquilibrées en faveur de l’opposition, le président ivoirien n’aura pas le temps de les réajuster. Et c’est forcément bénéfique pour lui. Même ses amis les plus proches doutent de la sincérité du scrutin. « Il doit ouvrir un dialogue avec l’opposition et la société civile pour reporter l’élection et mettre en place un groupe de travail pour préparer les conditions d’un scrutin inclusif et transparent », lui recommandent certains de ses proches. Ouattara ne veut pas l’entendre et est déjà sur les starting-blocks pour octobre prochain. Telle est la deuxième stratégie du président Ouattara.

Les moyens de l’Etat à sa disposition

une autre stratégie du président Ouattara est la recuperation de la fête de l’indépendance. Comme un symbole, c’est à la veille de la Fête de l’indépendance qu’Alassane Ouattara va se porter candidat. Une façon de mêler sa fonction de président de la République et celle de candidat. Mais c’est un détail : le président ivoirien, pendant trois mois, va certainement enchaîner les déplacements aux frais de l’Etat, se montrer dans les médias internationaux et profiter de ses voyages — si la situation sanitaire l’y autorise — pour faire du lobbying auprès des autres chefs d’Etat. L’Opinion parle notamment d’« une redoutable machine financière » qui est prête à se mettre en marche pour faire élire ADO.

De faux gestes de réconciliation nationale,une autre stratégie du président Ouattara

Une autre stratégie du président Ouattara c’est que ces proches lui conseillent, selon L’Opinion, de libérer et gracier les détenus d’opinion mais également de permettre le retour des exilés politiques comme Laurent Gbagbo. Ce dernier a fait une demande qui lui a été refusée, il rêve pourtant de rentrer dans son pays. Des gestes qui auront pour objectif de plaire à l’opinion publique, alors que la justice ivoirienne a condamné à 20 ans plusieurs de ses opposants, dont Guillaume Soros. La réconciliation nationale sera donc de surface, mais pourrait suffire à renvoyer une image positive, même erronée, d’ADO.

Annoncer la victoire dès le premier tour

la dernière stratégie du président Ouattara c’est qu’ alors qu’un front anti-Ouattara se prépare, le manque de transparence du processus électoral pourrait bien jouer en la faveur d’Alassane Ouattara. Ce dernier peut compter sur les élus locaux, prêts à tout pour faire gagner le RHDP. « Ouattara a décidé de passer par le chas d’une aiguille pour se faire élire au premier tour », indique même le quotidien français qui affirme que le président peut également compter sur une machine électorale à son avantage. Mais en annonçant sa victoire dès le premier tour, ADO risque bien d’embraser la rue. Il faudra alors voir comment réagit la communauté internationale, dix ans après une situation quasi similaire…

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