Suspension des reseaux sociaux en Ouganda avant le jour du vote

suspension des réseaux sociaux en Ouganda
suspension des réseaux sociaux en Ouganda

La suspension des réseaux sociaux en Ouganda vient d’être actée à deux jours de l’élection présidentielle. Il s’agit de Facebook, Twitter ou encore WhatsApp, Signal et Viber. Les comptes frauduleux des proches de Museveni ont été fermés pour des pratiques inacceptables surtout d’interférences dans le débat public. 

C’est à travers un courrier que la directrice de la Commission ougandaise des Communications (UCC), Irène Sewankambo, a ordonné ce mardi 12 janvier aux opérateurs de « suspendre immédiatement tout accès à l’ensemble des réseaux sociaux et services de messagerie jusqu’à nouvel ordre.

La suspension des réseaux sociaux en Ouganda

Cette suspension des réseaux sociaux en Ouganda intervient juste après la fermeture des comptes appartenant à plusieurs proches de Museveni. Véritables représailles. En effet, il semble que cette mesure a été avant tout annoncée de manière « violente et agressive », lors d’appels téléphoniques aux opérateurs plus tôt dans la journée. C’est ce qu’a fait savoir à l’AFP, sous couvert d’anonymat, une source travaillant dans le secteur des télécommunications.

Selon cette source, les autorités ont clairement signifié aux fournisseurs d’accès que cette mesure a été prise en représailles de la fermeture par Facebook de plusieurs comptes appartenant à des responsables gouvernementaux ou des soutiens du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986 et qui brigue un nouveau mandat.

Cependant Facebook avait justifié sa décision lundi 11 janvier en expliquant que ces comptes formaient un réseau lié au ministère ougandais de l’Information, qui mettait en œuvre un « comportement inauthentique coordonné », pour « influer sur le débat public en amont de l’élection ».

suspension des reseaux sociaux en Ouganda y compris les réseaux privés

Selon la source spécialiste des télécommunications, une liste de plus de 100 réseaux privés virtuels (VPN), des services qui permettent d’accéder à Internet en se connectant via un autre pays que sa localisation réelle et ainsi de contourner les restrictions d’accès locales, a été distribuée aux fournisseurs d’accès ougandais. L’accès à ces outils doit également être bloqué, a précisé la même source.

Depuis lundi, de nombreux utilisateurs des réseaux sociaux et des services de messagerie en ligne ont rencontré des difficultés pour y accéder.

Pour sa part, le régulateur ougandais nie lui toute restriction d’accès dans le pays. « Je n’ai pas connaissance de directives visant à bloquer l’accès à Internet ou aux réseaux sociaux », a assuré à l’AFP un porte-parole de l’UCC (Uganda Communications Commission), Ibrahim Bbosa.

Il a néanmoins reconnu « des lenteurs de connexion, qui peuvent être dues à l’importance du trafic provoqué par les élections à venir ».

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