Présidentielle américaine : « wing states », les Etats qui départageront les candidats le 3 novembre prochain

wing states

Les wing states jouent un rôle très important dans l’élection du président américain. Dans quatre jours, les Américains se rendront aux urnes. Mais, contrairement au système français, c’est un suffrage indirect avec le vote des grands électeurs. Dans le système américain, tous les Etats ne présentent pas les mêmes enjeux. Une majorité d’Etats présentent peu d’enjeu pour les candidats. Ces derniers pour s’assurer de la victoire se focalisent donc sur les Etats pivots.

Alors que l’élection présidentielle américaine se rapproche à grand pas, les Etats pivots retiennent toujours l’attention. Ces États-clés ou « wing states » pourraient faire basculer le résultat en faveur de Joe Biden ou de Donald Trump. Ce qui justifie la multiplication, ces derniers jours, des déplacements du président et de l’ancien vice-président dans ces Etats. S’ils sont très importants dans le choix du président américain, cela est aussi lié au mode de scrutin.

L’importance des wing states

Le concept wing states fait référence à tout Etat qui pourrait raisonnablement être remporté soit par le candidat démocrate, soit par le candidat républicain. Quarante-huit (48) des cinquante (50) Etats du pays appliquent la règle dite du « winner take all ». C’est-à-dire que le candidat qui arrive en tête remporte l’intégralité des grands électeurs en jeu, indépendamment des marges obtenues dans les urnes. C’est la raison pour laquelle les équipes de campagne des candidats se focalisent sur les Etats qui pourraient basculer en leur faveur.

Les « Etats pivots » sont à l’élection présidentielle aux Etats-Unis ce que les vents alizés étaient aux marins de l’Antiquité, indispensables autant qu’imprévisibles. Car, c’est bien dans ces derniers, appelés swing states (en version originale), que va se jouer le scrutin du 3 novembre.

Dans ces conditions, on peut dire que le nombre d’Etats clés varie d’une élection à une autre.

Pour les élections du 3 novembre prochain, le nombre de ces Etats se situe entre 10 et 13. Il s’agit de la Floride, la Pennsylvanie, le Michigan, la Caroline du Nord, le Wisconsin, le Minnesota, l’Arizona, Géorgie, l’Iowa, l’Ohio, le Texas, le Nevada et le Colorado. L’importance de ces Etats clés est la résultante du mode de scrutin.

Le mode de scrutin : le système de grands électeurs

Si l’élection se joue vraiment dans les « swing states » ou États clés, l’importance de ces Etats est liée au mode de scrutin. En effet, de manière générale, le président est élu au suffrage universel indirect, c’est-à-dire qu’il est désigné par un collège électoral. C’est celui-ci que les citoyens élisent lorsqu’ils se rendent aux urnes.

Le collège électoral est composé de 538 grands électeurs. Pour être élu président, un candidat doit obtenir les voix d’au moins 270 d’entre eux. Chaque Etat se voit attribuer un nombre de grands électeurs équivalant au nombre de ses représentants au Congrès. Il s’agit de deux (2) sénateurs, quel que soit son poids démographique. A cela, s’ajoutent les élus à la Chambre des représentants, dont le nombre est déterminé en fonction de sa population.

Mais compte tenu de l’évolution de la carte politique américaine, une majorité d’Etats ne présentent plus beaucoup, voire plus aucun, enjeu pour les candidats. Les Etats du Sud et des grandes plaines du Midwest sont ainsi des « Etats rouges », acquis aux Républicains. Ceux du Nord-Est et de la côte ouest sont à classer parmi les « Etats bleus », acquis aux Démocrates.

Dans ces conditions, il est préférable de se concentrer dans les Etats non acquis à aucune des deux grandes formations politique.

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