RDC : la drogue « Bombé », une substance en vogue chez les jeunes, qui inquiète les autorités

RDC : la drogue Bombé , une substance en vogue chez les jeunes, qui inquiète les autorités

Un phénomène a mis en alerte les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC). Il s’agit de la drogue bombé, une substance artisanale, qui est de plus en plus en vogue chez les jeunes de la capitale Kinshasa. Les ministres de la jeunesse et de la santé ont décidé de prendre le sujet à bras le corps.

La « bombé » est une drogue qui est apparue en 2018 dans la capitale de la RDC. Elle est jugée particulièrement toxique et sa propagation inquiète au plus haut point.

La drogue Bombé, une menace pour la jeunesse kinoise

Selon le ministre congolais de la Jeunesse, Docteur Yves Bunkulu, la drogue bombé est un « médicament extrait des résidus d’échappement constitués de monoxyde de carbone, de monoïdes d’azote et d’oxyde de soufre, ainsi que de nutriline. L’ingrédient n’est pas bon pour la santé ».

La police conclut que les fournisseurs de cette drogue sont généralement des mécaniciens, qui agissent à l’insu des propriétaires des véhicules sur lesquels ces composants sont collectés. Des vidéos sur la Toile montrent des jeunes en état d’inconscience alarmant après la consommation de cette drogue. Jeunes hilarants, en larmes, se grattant, debout endormis comme des zombies. Ce médicament est peu coûteux et très puissant, d’où le nom « bulding ».

Le directeur du Programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (PNLCT) craint déjà de graves conséquences de la drogue bombé sur la société. « C’est vraiment une urgence, une catastrophe de santé publique. Nous aurons une délinquance juvénile qui augmentera, des viols, du banditisme et des agressions sexuelles. C’est un phénomène compliqué. », a-t-il prévenu.

Les autorités tirent donc la sonnette d’alarme et annoncent la création d’un comité pour mieux comprendre et combattre ce phénomène.

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Comprendre et combattre le phénomène

Des influenceurs web et des Organisations des droits de l’Homme et ONG ont lancé des campagnes contre la consommation de la drogue bombé. Le ministre de la jeunesse et son homologue de la santé de la RDC, se sont rencontrés cette semaine pour discuter du sujet. Ils ont décidé de lancer une étude pour connaître la composition exacte de ce médicament et trouver la bonne réponse.

« En tout cas, c’est une question qui nous préoccupe. Nous allons présenter au gouvernement les différentes propositions et les mesures à prendre pour décourager l’usage de ces stupéfiants. Le message que je dois envoyer aux jeunes est déjà d’arrêter de consommer ce genre de drogues » a confié le docteur Yves Bunkulu à Rfi.

Pour ces responsables, il est nécessaire de comprendre ce qui motive les jeunes à consommer la drogue bombé. Pour Patrice Milambo, « les médicaments ne se prennent pas comme ça, il y a plusieurs raisons de les utiliser. Il y a des gens qui l’utilisent pour dormir dehors pour ne pas avoir froid, pour tuer, pour faire mal. Nous détaillerons tous ces paramètres après la preuve de la recherche ».

La situation est d’autant plus alarmante que la « bombé » n’est pas la seule substance dont la propagation menace la stabilité de la société. Au Nord-Kivu, une autre drogue « muvuke », qui est une plante consommée par inhalation préoccupe également les dirigeants. Il est donc opportun d’étudier à fond le mal.

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Esso A.