Vaccin contre le paludisme : l’OMS recommande son déploiement en Afrique

Vaccin contre le paludisme : l’OMS recommande son déploiement en Afrique

Suite au succès des essais cliniques, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recommandé l’utilisation du vaccin contre le paludisme dans les zones à risque. L’Afrique subsaharienne, principalement touchée, recevra bientôt une bouffée d’oxygène dans la lutte contre cette maladie.

Cela fait déjà deux ans, que le nouveau vaccin contre le paludisme, le RTS, S est testé dans trois pays africains. Les résultats de ces tests sont satisfaisants, selon l’OMS, qui veut passer à l’étape suivante. L’organisation recommande la vaccination en masse des enfants, plus touchés par cette maladie en Afrique subsaharienne et dans d’autre zones à risque du monde.

Feu vert pour le déploiement du vaccin contre le paludisme

C’est ce mercredi 06 octobre que l’OMS a recommandé le déploiement massif de ce vaccin chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans des zones à risque. Tedros Ghebreyesus, directeur de l’organisation a salué un « moment historique », dans un communiqué. Avant d’ajouter que « le vaccin antipaludique tant attendu pour les enfants est une percée pour la science, la santé infantile et la lutte contre le paludisme ».

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Le RTS, S ou Mosquirix, nom du vaccin contre le paludisme, le parasite du paludisme le plus mortel et le plus répandu en Afrique : le plasmodium falciparum. En effet, il existe au total, cinq espèces de parasites du genre Plasmodium, responsables du palu. Ils sont tous transmis par les piqûres de moustiques. Depuis 2019, ce vaccin est en essai dans des zones pilotes au Ghana, au Kenya et au Malawi.

Les résultats de ce projet pilote ont montré que le vaccin contre le paludisme « réduit considérablement le paludisme sous sa forme grave de 30% », a déclaré Kate O’Brien, directrice du département Vaccination à l’OMS. Les essais cliniques de phase 3 ont démontré que le vaccin, lorsqu’il est administré en 4 doses, prévient 4 cas de paludisme sur 10, et 3 cas sur 10 de paludisme grave menaçant le pronostic vital. Il est le seul jusqu’à ce jour.

Une solution tant espérée

« Nous avons longtemps espéré un vaccin antipaludique efficace et, maintenant, pour la première fois, nous avons un vaccin recommandé pour une utilisation généralisée », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Selon les chiffres de l’organisation, un enfant meurt toutes les deux minutes du paludisme dans le monde.

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Pour l’Afrique, les chiffres annuels de décès dus au paludisme sont, plus de 260 000 enfants âgés de moins de 5 ans. Ce nouveau vaccin contre le paludisme est donc un pas de géant dans l’éradication de cette maladie. Ce qui a fait dire au directeur général de l’OMS que « l’utilisation du vaccin en plus des outils existants « pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année ». Toutefois un dernier obstacle se dresse devant le déploiement massif du vaccin contre le paludisme en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions où la transmission du paludisme est modérée ou élevée.

Il s’agit du financement. L’Alliance du vaccin, Gavi, a annoncé qu’elle allait examiner, avec les autres acteurs concernés, « si et comment financer un nouveau programme de vaccination contre le paludisme dans les pays d’Afrique subsaharienne », dans un communiqué publié après l’annonce de l’OMS. Pour rappel, le RTS, S est Fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK.

Kylian B.