La 5G en Afrique, une problématique complexe. Alors que la course pour cette nouvelle technologie télécom s’accélère à travers le monde pour un meilleur accès des populations aux communications de qualité, l’Afrique subsaharienne demeure encore largement en retard. Les pays développés sont tous en ordre de bataille afin de basculer dans la technologie 5G en cette nouvelle année 2021. Qu’en est-il de l’Afrique?

S’il est vrai que l’Afrique aussi essaie de rentrer dans cette danse, est-elle réellement prête pour ce basculement en 2021 ?

Une technologie nécessaire ?

L’une des questions que l’on est en droit de poser, est de savoir si le passage vers cette étape est une nécessité de l’heure pour le continent africain ? La 5G en Afrique nécessite en effet beaucoup de moyens et de gros investissements. Elle reste chère et surtout ne répond pas forcément aux besoins du plus grand nombre de personnes en Afrique. Dans un rapport récent, l’équipementier suédois Eriksson estime qu’il faut du temps à l’Afrique pour prendre pleinement possession de cette technologie.

« Il faudra attendre cinq ans avant de voir l’Afrique atteindre la barre des 50 millions d’abonnés à la 5G en Afrique. Elle concernera donc surtout une élite urbaine et technophile, celle qui travaille dans les nouvelles technologies, les sciences ou l’information. En attendant la 3G risque de dominer encore quelques années les réseaux mobiles africains, devant la 4G qui est encore minoritaire », selon l’équipementier.

Eriksson estime aussi qu’avec la pandémie de la Covid-19, l’adoption de nouvelles technologies réseau a été accélérée. Conséquence, la 4G représentera environ 15 % des abonnements de la 5G en Afrique subsaharienne d’ici la fin de 2020 et 30 % d’ici 2026, soit 290 millions d’abonnés dans six ans.

Des tests en cours dans certains pays

Même si d’une manière globale, le besoin de l’Afrique d’entrer dans cette technologie n’est pas très urgent, certains pays en font déjà une priorité. En effet le Maroc, l’Afrique du Sud ou le Togo exploitent déjà des réseaux commerciaux liés à la 5G. Les tests et les installations des infrastructures de ce réseau se multiplient d’ores et déjà.

Cependant, le Kenya de son côté se veut plus pragmatique et veut aller lentement, préférant rester encore un temps dans la 4G. L’opérateur télécom du pays, Safaricom a d’ailleurs repoussé ses projets relatifs à la 5G en Afrique, estimant plus judicieux de poursuivre l’exploitation de la 4G, dont il faut bien rentabiliser les installations. Elle nécessite notamment des équipements coûteux et les abonnements seront forcément plus onéreux, ce qui va limiter dans un premier temps le nombre de clients en Afrique.

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