Découverte de 92 migrants nus : la Grèce et la Turquie s’accusent mutuellement

Découverte de 92 migrants nus : la Grèce et la Turquie s'accusent mutuellement

La Grèce et la Turquie s’accusent mutuellement depuis que 92 migrants ont été retrouvés nus à la frontière grecque. Ces derniers présentant des signes de violence, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) exige une enquête sur cet incident.

Le vendredi 14 octobre, quatre-vingt-douze migrants ont été retrouvés nus du côté grec de la frontière entre ce pays et la Turquie. Les responsables des deux pays s’accusent mutuellement du mauvais traitement sur ces réfugiés, majoritairement syriens et Afghans.

Découverte de 92 migrants nus

« Les agents ont rapporté que les migrants avaient été retrouvés nus et que certains d’entre eux avaient des blessures visibles », a indiqué Paulina Bakula, une porte-parole de l’agence européenne de surveillance aux frontières, Frontex. Elle a confirmé leur sauvetage avec le concours des autorités grecques.

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Dans un message sur Twitter ce dimanche, le HCR a condamné des «traitements aussi cruels et dégradants » et demandé une « enquête complète sur cet incident ». Selon Athènes, la Turquie a forcé ces 92 migrants à se dévêtir avant de les obliger à traverser le fleuve Evros qui sépare la Grèce et la Turquie.

Athènes a souvent été accusé par des ONG et journalistes de procéder à des refoulements illégaux et violents de migrants à ses frontières avec la Turquie. le président turc avait même accusé la Grèce à la tribune de l’ONU fin septembre, de transformer la mer Égée en  « cimetière » avec sa « politique répressive». Mais sur cette affaire des 92 migrants, Athènes rejette la responsabilité sur son voisin.

Accusations mutuelles

« C’est une image inhumaine », a déclaré dimanche le ministre grec de la Protection civile, Takis Theodorikakos. Il a accusé Ankara d’ « instrumentaliser l’immigration illégale». La veille le ministre grec des Migrations qualifiait l’incident de «honte pour la civilisation». Mais la présidence turque a rejeté dans une série de messages sur Twitter cette accusation.

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« Nous invitons la Grèce à renoncer au plus vite à son attitude inhumaine envers les réfugiés, à mettre fin aux accusations fausses et sans fondement contre la Turquie », a écrit le directeur de la communication de la présidence, Fahrettin Altun. « Par ces menées ridicules, la Grèce montre une fois de plus au monde entier qu’elle ne respecte même pas la dignité des peuples opprimés, publiant les photos des réfugiés qu’elle a déportés après les avoir dépouillés de leurs effets personnels », a-t-il ajouté.

« Les autorités grecques doivent d’abord rendre des comptes concernant les bébés qu’elles ont laissés se noyer en mer Égée, les personnes qu’elles ont volées et battues avec des ceintures à Meriç (le nom turc d’Evros, NDLR) et laissées mourir de froid en coordination avec Frontex », a-t-il insisté. Mais Theodorikakos a confié à la chaîne de télévision privée Skai que la plupart des 92 migrants « ont raconté à des agents de Frontex que trois véhicules de l’armée turque les avaient transférées au niveau de l’Evros ».

 Esso A.