C’est ce mardi matin que le « rapport Sauvé », sur les abus sexuels dans l’église, a été publié en France. Du nom du président de la commission indépendante chargée de l’enquête, ce rapport révèle des chiffres accablants pour l’église catholique.

Le rapport publié ce 05 octobre, après deux ans et demi d’enquête, révèle que des agressions sexuelles ont été commises en masse sur des enfants au cours des soixante-dix dernières années. On parle de 165 000 à 270 000 enfants qui auraient été victimes d’abus sexuels dans l’Eglise. Même si ces enquêtes portent sur des années antérieures, la commission indique que ces violences ont cours de nos jours.

L’église un lieu pas sûr pour les enfants

Sur demande des évêques, une Commission Indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) a été montée. Son rôle, effectuer des travaux concernant les abus sexuels sur mineurs commis par des membres du clergé de 1950 à 2020. Ces travaux ont duré un peu moins de trois ans et le rapport publié ce matin donne des chiffres accablants sur le scandale que l’église n’a commencé à admettre qu’en 2000.

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Aidé par l’Institut National de la Santé et de Recherche Médicale, le rapport réalisé par le Ciase indique qu’entre 165 000 et 270 000 enfants et adolescents auraient été victimes d’abus sexuels dans l’église, perpétrés par des religieux ou religieuses catholiques. La majorité des agresseurs sont des hommes avec des profils aussi divers que variés. Le rapport pointe du doigt non seulement les prêtres et moines, mais aussi des laïcs travaillant pour l’Église, des maîtres d’internats ainsi que des professeurs d’établissements scolaires religieux.

Pour Jean-Marc Sauvé, dont les propos sont rapportés par « Le Parisien », Il y a besoin d’une reconnaissance de responsabilité de l’institution. Dénonçant l’indifférence profonde et cruelle face aux abus sexuels dans l’église, le président du Ciase a lancé que ces révélations ne peuvent en aucun cas rester sans suite.

Les abus sexuels dans l’église existent toujours

Selon le rapport publié par le Ciase, les abus sexuels dans l’église ont prospéré dans les années 1950 à 1969. Mais avec le temps, leur nombre a commencé à baisser. Les raisons sont ailleurs selon « Le Parisien ». En effet à partir des années 1970, l’église catholique a commencé à voir partir ses prêtes ainsi que ses fidèles. Ces abandons ont sans aucun doute fait diminuer le nombre d’enfants qui la fréquentait.

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Mais les abus sexuels dans l’église se sont poursuivis et la Commission estime que le nombre de ces abus à 22% pour la période 1990 à 2020 contre 56% pour la période 1950 à 1969. C’est dire que malgré les différents tournants de l’histoire, l’église catholique a continué à être un lieu pas vraiment sûr pour les enfants. Et ce malgré la reconnaissance au début des années 2020, par l’église, de l’existence de ces abus en son sein.

Toutefois, cette reconnaissance ne peut éclipser que tout a été mis en œuvre pour couvrir les abus sexuels dans l’église. Dans les premiers moments, l’église estimait « que les victimes l’ont bien cherché ». Elle couvrait les agresseurs en les envoyant loin. Il a fallu attendre dans les années 2000 avec des affaires en justice dont la dernière en 2019 pour que l’église catholique française prenne le fléau au bras le corps.

Esso A.