L’affaire de viol collectif au Soudan suscite indignation et mobilisation

L’affaire de viol collectif au Soudan suscite indignation et mobilisation

L’affaire de viol collectif au Soudan suscite une grande indignation et mobilisation sur les réseaux sociaux. Il s’agit du viol collectif d’une femme par vingt hommes qui l’avaient menacée à l’arme blanche. Le drame s’est déroulé dans la nuit du Nouvel An, sur la route qui borde le Nil à Khartoum. Malheureusement, aucune poursuite n’a été engagée pour retrouver les auteurs du viol. Cette affaire continue de créer indignation.

Après plusieurs jours, le hashtag #NousSommesAvecToi s’est répandu sur Twitter. Ce lundi 11janvier 2021, plusieurs collectifs ont organisé des manifestations pour dénoncer l’impunité qui règne dans le pays.

Le viol collectif au Soudan, une clé de voûte des violences faites aux femmes dans ce pays

Ce viol collectif au Soudan envenime et accentue la grogne de la rue. A l’aide d’une pancarte sur laquelle on pouvait lire« Un silence n’est pas consentement », Rayan Mohammed Salih a admonesté l’assistance. Elle est membre du collectif Soudanese Women Revolution.

« C’est dernières semaines, une femme du Darfour qui s’appelle Muwada a été tuée par son mari qui lui a tiré dessus alors qu’elle était enceinte », a-t-elle souligné. « A Gedarif, une enfant a été violée puis tuée. Et j’en passe. Les violences contre les femmes sont devenues une habitude dans notre société », a-t-elle précisé.

« Pourquoi je ne pourrais pas avoir une loi qui me protège face à ces crimes, qui me donnerait le courage de venir porter plainte et de faire valoir mes droits ? Pourquoi moi je me fais violer et harceler, alors que le criminel lui, court toujours ? ». Telles sont les interrogations de Rayan Mohammed Salih.

Nécessité d’incriminer ce viol collectif au Soudan

La militante, exige que le viol soit reconnu comme un crime à part entière. C’est dans cette optique qu’elle a remis une lettre de réclamation à une représentante du ministère de la Justice. Pour Rayan, si les victimes de viol collectif au Soudan n’en parlent pas et ne se signalent pas, c’est parce que le viol est perçu comme un déshonneur par les familles.

«  La police et l’Etat n’ont fait aucune déclaration sur le crime du Nouvel An. Depuis le drame, nous ne savons rien de cette fille, elle n’a pas déposé de plainte car elle a peur du regard de la société, de ne plus y avoir sa place », a-t-elle indiqué. « Les filles ont peur d’aller déposer une plainte. Et si elles le font, la première question qu’on leur pose c’est « tu étais habillée comment ?, ce n’est pas une justification ! », a-t-elle ajouté.

Il faut rappeler que si le gouvernement de transition a promis de défendre les droits des femmes, le combat est encore loin d’être gagné.

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