Congo-B: arrestation d’Alexandre Ibacka Dzabana, la société civile réagit

arrestation d’Alexandre Ibacka Dzabana, la société civile réagit

Alexandre Ibacka Dzabana, coordonnateur de la Plateforme congolaise des ONG des droits humains et de la démocratie a été arrêté ce jeudi matin. Son arrestation intervient à dix jours de la prochaine élection présidentielle au Congo-Brazzaville. La société civile n’est pas donc resté indifférence face à la détention de Ibacka Dzabana.  

Egalement membre du mouvement M22 et de la coalition Tournons la page, Alexandre Ibacka Dzabana est soupçonné de tentative de déstabilisation de l’Etat et des institutions.

Embarquement de Alexandre Ibacka Dzabana

Selon les faits, Alexandre Ibacka Dzabana est sorti tôt de chez lui, ce jeudi matin. Il était attendu. Au moins trois personnes en civil l’embarquent contre son gré dans leur voiture. En réalité, selon Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement, il est question d’une « interpellation ».

« Il y a des éléments matériels qui relèvent du secret des services de renseignement qui ont justifié son interpellation et son actuelle audition par les services spécialisés. Il y a une intelligence avec les officiers congolais basés à l’étranger qui aurait pour objectif la déstabilisation du processus actuel puisque, comme vous le savez, nous sommes en situation électorale et les institutions de la République. ». C’est ce qu’il a expliqué aux confrères de RFI.

L’arrestation de Alexandre Ibacka Dzabana fait réagir la société civile

Pour l’heure, son avocat n’avait pas réussi à le rencontrer et c’est dans cette ambiance qu’un collectif de huit organisations de la société civile, nationales et internationales, s’indigne et s’inquiète.

« Normalement, ce n’est pas comme ça qu’on interpelle quelqu’un », souligne Trésor Nzila, le directeur de l’Observatoire congolais des droits de l’homme. « Il doit recevoir une convocation, une interpellation en bonne et due forme par les services de renseignement.

Ça n’a pas été le cas. Là, nous sommes face à une situation que l’on peut qualifier d’enlèvement. C’est inadmissible », a-t-il dénoncé. « Le chef d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, tentative de déstabilisation, est devenu une infraction bateau en République du Congo. C’est une infraction régulièrement utilisée pour réduire au silence les activistes. », a-t-t-il ajouté

Il faut préciser que ses confrères de la société civile demandent la libération immédiate d’Alexandre Ibacka Dzabana ou l’ouverture d’une procédure judiciaire conforme au droit.

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